Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a défendu les développements de son secteur lors de son audition devant la commission des transports de l’Assemblée populaire nationale (APN). Il s'agit du développement ferroviaire, le renforcement des flottes maritimes et aériennes, et la modernisation des infrastructures portuaires.
Ces infrastructures, véritable poumon du commerce extérieur, souffrent de lenteurs et de goulots d’étranglement. Pour y remédier, le ministère des Transports a mis au point un plan de modernisation visant à digitaliser et équiper les six principaux ports du pays (Alger, Béjaïa, Jijel, Oran, Mostaganem et Annaba). «Ce sont là des préoccupations qui ont éreinté les opérateurs économiques. C’est la raison pour laquelle les ports doivent être modernisés à travers la numérisation et équipés convenablement afin qu’ils répondent aux attentes des opérateurs (…) Nous avons, d’ores et déjà, fait un travail d’identification des problèmes et des lacunes. Nous avons commencé à traiter ces insuffisances. Pour l’heure, tous les problèmes ne sont pas réglés, mais je peux vous dire aujourd’hui que nous sommes sur le bon chemin», a affirmé, hier, Saïd Sayoud. L’objectif affiché par le ministre des Transports est «d’assurer une activité ininterrompue, 24h/24 et 7j/7».
Une enveloppe de 70 milliards de dinars a été allouée pour l’acquisition de matériel indispensable, avec un déploiement progressif prévu jusqu’en 2026. «Plusieurs réunions ont été tenues avec les directeurs des ports et les instructions du président de la République ont été transmises. Nous mettons à leur disposition toutes les ressources pour ce faire. Une enveloppe de 70 milliards leur a été allouée pour l’acquisition du matériel nécessaire. L’opération d’acquisition débutera en mai prochain et s’étalera jusqu’en 2026. En attendant, nous avons donné des autorisations exceptionnelles aux PDG et aux DG des ports pour la location de ce matériel», a-t-il précisé.
L’un des projets phares concerne le réseau ferroviaire, avec pour ambition de briser l’isolement des régions du sud du pays. La mise en exploitation des mines de phosphates de Ghar Djebilet renforce, selon l’orateur, la nécessité d’une liaison efficace entre le nord et le sud. Le projet de ligne reliant Alger à Tamanrasset est également un des projets sur lequel travaille son département.
Projet de décongestion
Le secteur aérien connaîtra, selon le premier responsable du secteur, un renforcement notable avec l’acquisition de 16 nouveaux avions. Parallèlement, le transport maritime bénéficie d’une attention soutenue.
Le paquebot Tarek Ibn Ziyad, actuellement en maintenance à l’étranger, reprendra la mer d’ici juillet. En outre, sept navires de transport de marchandises sont en cours de réhabilitation, un chantier suivi de près par le gouvernement. «Pas moins de 7 navires de transport de marchandises sont actuellement à l’arrêt. Cette problématique a été présentée récemment en Conseil des ministres.
Le Premier ministre a donné des instructions au ministère des Finances, et les équipes travaillent actuellement pour régler le problème», a-t-il souligné. Par ailleurs, et selon le ministre des Transports, la capitale fait l’objet d’un vaste projet de décongestion, le «plan jaune», qui ambitionne, selon ses dires, de transformer les infrastructures de transport. Tramway, métro et monorail sont au cœur de cette stratégie, avec l’élargissement des rames et la création de deux lignes de monorail.
Ce programme s’étendra progressivement à d’autres grandes villes, à l’instar de Annaba et Oran. La modernisation du parc de transport urbain, tant public que privé, est également à l’ordre du jour.
Le gouvernement entend faciliter les investissements en offrant aux transporteurs de voyageurs les mêmes privilèges que ceux accordés aux transporteurs de marchandises. L’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) et le ministère de l’Industrie sont mobilisés pour encourager ces initiatives.