Un ramadhan dans un contexte d’inflation : La solidarité à l’épreuve de la crise économique

07/04/2022 mis à jour: 09:21
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A quelques exceptions près, les grands opérateurs économiques sont les grands absents des opérations de solidarité de ce Ramadhan / Photo : D. R.

La solidarité qui entre en action pendant le Ramadhan est déjà mise à rude épreuve par la crise économique et financière qui secoue sévèrement le pays, aggravée par celle de la Covid-19.

Le mois de Ramadhan, qui a débuté le week-end dernier, est marqué par le retour à une vie quasi normale, après deux années de sévères restrictions dues à la crise sanitaire. Cette année encore, la solidarité qui entre en action, pendant le Ramadhan, est déjà mise à rude épreuve par la crise économique et financière qui secoue sévèrement le pays, aggravée par celle de la Covid-19.

Nombre de restaurants de la Rahma, qui accueillaient à l’heure de la rupture du jeûne les personnes démunies comme les petits salariés, éprouvent des difficultés à rouvrir leurs portes. Contrairement aux années précédentes, les bienfaiteurs ne se bousculent pas devant les services de la wilaya d’Alger, en charge de la délivrance des autorisations d’exploitation de ces lieux réservés à la rupture de jeûne.

Par conséquent, le nombre des restaurants de la Rahma, ouverts par des associations caritatives ou des particuliers à Alger, a diminué par rapport aux années précédentes. «Certains restaurants de la Rahma d’Alger n’ont pas été au rendez-vous cette année, probablement à cause de la crise économique», déplorent des jeûneurs habitués de ces lieux de restauration, sis dans un quartier populaire de la capitale.

Face à la crise, des propriétaires de restaurant, mieux lotis sur le plan financier, ont réduits le nombre de plats servis aux jeûneurs. Même constat du côté des grandes entreprises privées et publiques. Ces dernières, qui avaient pour habitude d’ouvrir des restaurants du cœur à coup de campagnes médiatiques, continuent de briller par leur absence, au grand dam des personnes nécessiteuses.

Absence des grands opérateurs

Cette absence des grands opérateurs économiques contribue à la réduction de l’offre de solidarité durant ce mois sacré. Nombre de sociétés, de moindres envergure, qui prenaient en charge entièrement les frais de restauration de leurs employés durant le mois de Ramadhan, ont réduit aussi leurs dépenses, toujours en raison de la crise économique.

«Cette année, mon patron a décidé d’assurer seulement 50% du prix des repas du f’tour. Le reste est à la charge des employés», confie, dépité, un salarié d’une PME privée.

En outre, les associations caritatives, qui multiplient la collecte de produits alimentaires en faveur des familles démunies à l’approche du Ramadhan, sont en manque de dons à cause de la dégradation de la situation socioéconomique.

Ce recul du nombre de restaurants de la Rahma intervient dans un contexte difficile, marqué par une hausse généralisée des prix des produits de première nécessité et une dégradation continue du pouvoir d’achat des Algériens.

Cette tendance a été accentuée, notamment, depuis l’apparition de la crise sanitaire en mars 2020, marquée par la baisse du nombre de bienfaiteurs participant régulièrement dans ce type d’actions de solidarité.

Avant la pandémie de Covid-19, quelque 230 restaurants de la Rahma étaient recensés à Alger en 2018. Le nombre des restaurants de la Rahma recensés à travers les 13 circonscriptions de la wilaya s’élevait à 165 locaux, dont 42 relevant d’organismes publics, 63 du secteur privé et 61 d’associations.

Jusqu’ici, aucun bilan officiel n’a été communiqué par le ministère de la Solidarité nationale à propos de ces espaces de solidarité. Seul le Croissant-Rouge algérien a programmé l’ouverture de 200 restaurants du cœur à travers le territoire national 

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