Un dialogue national mené par quatre formations et des questions

08/05/2022 mis à jour: 08:34
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Le président tunisien, Kaïs Saïed, a annoncé l’instauration d’un «dialogue national» attendu depuis des mois, mais duquel seront exclus tous les partis politiques qu’il juge responsables de la crise politico-économique secouant le pays.

Dans une allocution prononcée la semaine dernière, M. Saied a indiqué qu’une commission allait «gérer le dialogue national», une mesure réclamée maintes fois par les pays du G7 et l’Union européenne depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021. Quatre organisations y participeront : la centrale syndicale UGTT, l’organisation patronale Utica, la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Ordre national des avocats.

Il s’agit du Quartette qui avait reçu en 2015 le prix Nobel de la Paix pour sa contribution à la transition démocratique en Tunisie, berceau des Printemps arabes et considérée à l’époque comme la seule démocratie du monde arabe.

Depuis l’été 2021, le président Saïed, élu démocratiquement fin 2019, a accaparé tous les pouvoirs et dirige le pays par décrets. Il a dissous fin mars le Parlement dominé pendant 10 ans par des coalitions menées par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire. Ces dernières semaines, il a également changé la composition du Conseil supérieur de la magistrature qui régit le système judiciaire et celle de la haute autorité électorale Isie.

Dimanche, le chef de la puissante UGTT, Noureddine Taboubi, avait adressé un appel insistant à M. Saïed pour qu’il lance le dialogue national. C’est «probablement la dernière chance pour rassembler les forces nationales» et éviter «un démantèlement de l’Etat et un effondrement financier et économique» du pays, avait argué M. Taboubi.

Dans son allocution, le Président a exclu toute participation à ce dialogue de «ceux qui ont saboté, affamé et maltraité le peuple», sous-entendu les partis qui comme Ennahdha ont dénoncé «un coup d’Etat» de M. Saïed.

Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, M. Saïed a prévu un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet, avant des législatives le 17 décembre.

Selon M. Saied, le comité d’experts chargé de préparer une Constitution pour «une nouvelle République» terminera prochainement ses travaux. Outre l’impasse politique, la Tunisie connaît une grave crise socioéconomique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) dans l’espoir d’obtenir un nouveau prêt.

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