Les années passent et le cadre de vie à la troisième tranche de la cité Boussouf, dans la ville de Constantine, ne cesse de se dégrader d’une manière déplorable. Les habitants cultivent le sentiment de vivre dans un ghetto loin du brouhaha et des lumières du boulevard principal.
«Malgré nos appels adressés aux autorités locales à travers la presse et sur les réseaux sociaux, la situation n’a guère changé depuis l’été dernier.
Nous avons même l’impression que les services de la commune de Constantine ne bougent que sur instruction du wali qui ne cesse de remarquer à travers ses différentes sorties le degré de déchéance atteint dans certains lieux à cause de la négligence, du laisser-aller et du je-m’en-foutisme des responsables de l’APC ne voulant pas agir pour régler un problème qui dure depuis des mois», ont déploré des habitants, se disant outrés par cette situation qui perdure à cause des égouts qui éclatent à longueur d’année, provoquant des risques pour leur santé.
Il s’agit d’un problème récurrent dans le réseau d’assainissement qui déborde sur la chaussée créant une mare d’eau non loin des entrées des immeubles. Il faut dire que cette partie de la ville, située pourtant non loin de la RN5, est totalement marginalisée, ne bénéficiant guère de l’intérêt en matière d’aménagement et d’amélioration du cadre de vie. Selon les habitants, ce débordement serait dû à un bouchon dans la conduite principale d’assainissement.
Un fait qui a été signalé, mais à chaque fois, aucune intervention sérieuse n’a été prévue pour régler le problème définitivement. «Nous vivons cette situation depuis des mois. Quand on appelle les services de la Seaco pour intervenir, ses agents viennent juste pour lever le couvercle afin d’évacuer ces eaux stagnantes, sinon rien n’est fait et on attend que cette eau s’évapore pour laisser place à une couche dégueulasse sur la chaussée», affirment les riverains.
Ces derniers se plaignent des mauvaises odeurs qui leur rendent la vie insupportable, en été comme en hiver. «On ne peut même pas ouvrir les fenêtres, par crainte des invasions de moustiques. Ces bestioles qui trouvent le milieu favorable pour se développer, surtout dans les caves des immeubles, un autre lieu qui demeure le point noir de notre cité», soutiennent-ils.
Une situation cauchemardesque
En hiver, ce sont les eaux pluviales qui viennent s’accumuler dans cette partie de la cité, située dans une sorte de cuvette, où les avaloirs sont complètement bouchés. Ce qui forme des lacs qui ferment les accès vers les blocs.
Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la wilaya de Constantine depuis le mois de novembre dernier sont venues compliquer encore les choses. «On souffre chaque jour avec nos enfants pour les ramener à l’école, mais imaginez si une famille est obligée d’évacuer un malade ou faire sortir une personne âgée, comment devra-t-elle faire ?», s’interroge un citoyen.
Les riverains évoquent aussi les espaces autour des immeubles, envahis par les déchets et la broussaille, sans jamais faire l’objet d’une opération de nettoyage, contrairement à ce qui se fait chaque jour dans d’autres lieux de la ville. «Cela fait déjà plus d’un mois que les services de la commune ont mené des opérations d’élagage des arbres, mais ils ont laissé des tas de branches coupées sur les trottoirs sans venir les ramasser», déplorent les résidants.
Ils rappellent également l’état dégradé de la route qui mène vers les bâtiments, connaissant des affaissements trop apparents pour passer inaperçus, au point de représenter un danger réel pour les véhicules, surtout la nuit, quand l’éclairage public fait défaut.
Nous avons soulevé le problème des égouts qui éclatent aux services de la Seaco, mais la chargée de communication de cette entreprise nous a précisé qu’il ne relève pas de leurs prérogatives, mais de celles de la commune qui devrait engager des travaux de renouvellement du réseau.