La Cacobatph a recensé plus de 90 000 travailleurs non déclarés. Le DG de cette caisse, Chekakri Abdelmadjid, évoque «l’intensification des contrôles dans le secteur du bâtiment».
La Cacobatph intensifie ses efforts contre le travail au noir, notamment dans le secteur du bâtiment, mettant en lumière pas moins de 90 000 travailleurs non déclarés.
C’est ce qu’a révélé, hier, dans une intervention sur les ondes de la radio Chaîne 3, Chekakri Abdelmadjid, directeur général de la Caisse nationale des congés payés et du chômage intempéries des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (Cacobatph).
C’est dire que la Cacobatph a mené récemment, selon son directeur, une série d’actions de contrôle intensives sur les chantiers. Avec une équipe de 101 contrôleurs assermentés, la Cacobatph a réalisé plus de 32 000 sorties sur le terrain et contrôlé plus de 400 000 travailleurs.
Ce qui a permis de dévoiler que plus de 90 000 travailleurs ne sont pas déclarés et donc de sous-déclarations de salaires. Le nombre des personnes travaillant au noir dans le secteur est ainsi passé de près de 50 000 travailleurs l’année précédente à près de 90 000 aujourd’hui.
Chekakri relativise cette montée en flèche du travail non déclaré, en soulignant que cela est attribuable aux directives du ministère de tutelle visant à intensifier les opérations de contrôle.
Plus de 5000 entreprises ont été identifiées comme n’ayant pas déclaré leurs employés, a-t-il précisé, entraînant des redressements et des pénalités. Parallèlement à ces efforts de lutte contre le travail au noir, la Cacobatph continue de remplir sa mission principale. En tout et pour tout, la Cacobatph prend en charge plus de 650000 travailleurs pour un montant de 24 milliards de dinars.
En 2023, elle a pris en charge plus de 75 000 travailleurs, représentant une dépense de 480 millions de dinars, pour garantir le paiement des congés annuels et le chômage intempéries.
Cette dernière prestation concerne les travailleurs exerçant en plein air recouvrant les fortes pluies et la neige. La Cacobatph a étendu sa couverture aux risques liés aux fortes chaleurs qui étaient jusqu’alors réservés au Grand Sud, sur l’ensemble du territoire.
Le nombre des bénéficiaires de cette prestation était de l’ordre de 15 000 travailleurs en 2023. Le directeur de la Cacobapth a tenu à préciser que son organisme a pris des mesures pour simplifier les démarches administratives de ses bénéficiaires en numérisant ses services.
Le lancement du portail «Tasrihatkoum» dès 2012, a-t-il déclaré, a marqué le début de cette transformation numérique. Dès lors, huit services numérisés ont été développés, dont les derniers dévoilés le 4 février 2024, concernent la délivrance à distance de mise à jour et d’attestations d’affiliation.
Cette initiative vise, selon lui, à faciliter l’accès aux services de la Cacobatph et à réduire la nécessité pour les assurés de se déplacer physiquement. Abdelmadjid Chekakri souligne, par ailleurs, que la Cacobatph est certifiée aux normes ISO.
Cette certification concerne le système de management de la santé et de la sécurité au travail ISO 45001, et le système de management de l’environnement ISO 1401A.