Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, s’est rendu jeudi dans la wilaya de Béjaïa pour inspecter les mesures mises en place pour le passage au nouveau régime de travail en H24 et 7 jours sur 7 du port.
M. Sayoud a en effet passé en revue deux points ayant leur poids dans le processus de la modernisation du secteur portuaire, notamment, la réactivation de la ligne ferroviaire commerciale entre Béjaïa et la zone extra-portuaire de Tixter (Bordj Bou Arréridj), et la réception du quai de la Casbah, opérationnel depuis le début du mois de mars.
A ce sujet, «le temps d’attente des navires en rade et de leur traitement à quai passe de 10 jours en moyenne à 4 jours avec le nouveau système de vacation continue», a-t-on indiqué.
Le ministre s’est montré ainsi satisfait des premiers résultats, notamment, sur le plan de la réduction du temps d’attente des bateaux en rade, ainsi que des méthodes suivies dans l’exploitation du port, susceptibles d’améliorer ses performances et sa rentabilité. Les deux quais de la Casbah, réalisés dans le cadre du programme d’aménagement et de l’extension de cette infrastructure portuaire, ont été mis en service partiellement à la fin de l’année 2024, avant le parachèvement de l’ensemble du projet.
Long de 350 mètres linéaires, cet équipement sera affecté exclusivement à l’activité minière du gisement de zinc et de plomb d’Amizour, qui doit entrer quant à lui en exploitation dans moins de deux ans. L’importance de cet équipement, qui a été inspecté par le ministre, consiste, de prime abord, à soulager la caisse de l’Etat, qui verse une compensation s’élevant à 30 000 dollars, dit-on, pour chaque jour passé en rade en dehors de la durée contractuelle, attendant le déchargement de leur cargaison. Mais aussi à l’amélioration des capacités d’accueil et de l’activité de l’EPB, qui, en 2024, a reçu plus 9 millions de tonnes de marchandises hors hydrocarbures. Afin de booster davantage l’activité des six ports engagés dans le nouveau système de travail continu (7 jours/7 et 24 heures/24), le secteur portuaire a bénéficié, pour rappel, d’une enveloppe de 70 milliards pour l’acquisition et l’importation du matériel nécessaire.
Dragage de quais saturés
Cette opération débutera, selon le ministre, en mai prochain et s’étalera jusqu’en 2026. Les responsables des ports concernés, notamment ceux de Béjaïa, d’Alger, de Jijel, d’Oran, de Mostaganem et de Annaba sont autorisés, exceptionnellement, à louer ce matériel, en attendant.
Dans la foulée, le premier responsable du secteur a annoncé que «l’autorité de gestion des ports nationaux, Serport, a été instruite d’entamer des opérations de dragage des quais saturés dans le but de porter leur profondeur aux normes requises».
Il a appelé également à une meilleure coordination entre la société nationale de transport ferroviaire et l’EPB pour mettre les marchandises à la disposition des propriétaires dans de bonnes conditions.
En effet, après le passage du port de Béjaïa au nouveau régime de travail en H24 et 7 jours sur 7, une première opération de transport de marchandises vers le port sec des Hauts-Plateaux a été inaugurée le 13 mars dernier par les autorités locales, après l’obtention, par l’EPB, des autorisations pour l’exploitation du port sec de la commune de Tixter (Bordj Bou Arréridj) en tant que centre de dédouanement, ce qui contribuera à alléger la pression sur cette entreprise portuaire et à améliorer la fluidité du trafic commercial.
Le train de marchandises reliant le port de Béjaïa à la zone extra-portuaire de Tixter, située à 30 km du chef-lieu de wilaya de Bordj Bou Arréridj, a repris du service à la faveur de la nouvelle stratégie de gestion des ports visant à réduire les délais de passage portuaire des marchandises, basé entre autres mesures sur la réactivation des ports secs, comme elle est considérée une étape importante pour l’optimisation de l’exploitation de la voie ferrée, constituant une alternative efficace et durable pour le transport des conteneurs du port vers les régions intérieures.
Béjaïa
De notre bureau Nordine Douici