Stress hydrique à Bouira : La céréaliculture touchée de plein fouet

07/05/2023 mis à jour: 03:50
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La céréaliculture occupe superficie estimée à 70 000 hectares

Des centaines d’hectares de céréales sont asséchés sur les quatre coins de la wilaya de Bouira à cause de la très faible pluviométrie enregistrée durant au moins les trois derniers mois de l’année en cours. 

En outre, les fortes chaleurs, ayant sévi depuis la fin du mois de mars, en plein saison printanière, ont aussi eu raison des vastes champs de blé et d’orge et autres céréales. Le phénomène du stress hydrique ne cesse de s’aggraver d’année en année causant d’énormes pertes aux agriculteurs. Et à Bouira, la céréaliculture, qui est largement dépendante de la pluviométrie, occupe annuellement une énorme superficie estimée à 70 000 hectares. 

Face à la situation d’urgence, la Direction des services agricoles de Bouira (DSA) a lancé des appels aux céréaliculteurs disposant de ressources hydriques, dès la fin du mois de mars, afin de procéder à l’irrigation complémentaire pour sauver les parcelles qui n’ont pas été impactées par le grave stress hydrique. L’apport supplémentaire est estimé entre 35 et 40 millimètres. 

Par contre, plusieurs céréaliculteurs du plateau d’El Asnam, à l’est du chef-lieu de Bouira, en plein périmètre irrigué, avaient protesté et réclamé des pouvoirs publics de déclarer leur zone comme sinistrée. Les protestataires avaient dénoncé aussi à travers les ondes de la radio locale leur exclusion du programme d’irrigation alors qu’ils avaient signé des contrats avec l’Office national de l’irrigation et du drainage et s’étaient acquitté des montants dus. 

Par ailleurs, le président de l’interprofessionnel des céréales de Bouira et membre du conseil national de la même filière, Aziz Ould Hocine, qualifie la situation de catastrophique et tire la sonnette d’alarme. «Selon les données du pluviomètre d’El Hachimia, une zone céréalière par excellence, nous n’avons enregistré que 75 millimètres de précipitations depuis le lancement de la saison de labours-semailles. 

C’est une année catastrophique pour les céréales. 100% de la superficie céréalière dans cette commune, est sinistrée. C’est presque pareil à toutes les autres zones de la wilaya», déplore M. Ould Hocine qui ne cache pas son pessimisme surtout avec la raréfaction de la ressource hydrique. «Même ceux qui ont procédé à l’irrigation complémentaire l’ont faite en retard. 

Le sol était sec et chaud et le peu d’eau apportée n’avait servi à rien. Seuls les céréaliculteurs ayant irrigué d’une manière continue et totale récolteraient lors de la saison de la moisson», dira-t-il. Notre interlocuteur évoque aussi un autre problème qui profile à l’horizon. 

C’est le problème des semences, notamment de blé tendre et d’orges qui se posera lors de la prochaine saison labours-semailles. «Les pouvoirs publics doivent prendre des décisions dès maintenant sur la base de vrais chiffres, données et statistiques collectées sur le terrain. Il faut mettre tout en œuvre pour sécuriser la production dans n’importe quelle wilaya du pays», dira notre interlocuteur.      

 

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