L’élaboration de cette stratégie a obéi à un processus inclusif avec la participation de l’ensemble des institutions constitutionnelles, les départements ministériels, les parlementaires, la société civile, les chercheurs universitaires et les médias.
A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, célébrée chaque année le 9 décembre, la Haute Commission de transparence, de prévention et de lutte contre le corruption (HATLCC) a organisé hier une journée d’information qui vise, selon la première responsable de cette institution, Salima Mousserati, à mettre en évidence l’importance du renforcement de la transparence de la vie publique et de la bonne gouvernance.
Un élément clé, précise-t-elle, dans l’élaboration et l’adoption des normes relatives à la prévention et à la lutte contre la corruption et leur impact sur la modification des comportements individuels et collectifs. Le but étant de bâtir une société plus intègre et plus transparente.
Mme Mousserati est longuement revenue dans sa prise de parole sur les nombreux exploits accomplis par son instance, deux ans après l’entame de sa mission, entre autres, la préparation et le lancement officiel de la stratégie nationale pour la transparence, la prévention et la lutte contre la corruption pour la période 2023-2027, dont le taux de réalisations au cours du deuxième semestre 2023 a atteint 51,37% du total des mesures prévues pour cette période.
L’élaboration de cette stratégie a obéi, précise-t-elle, à un processus inclusif avec la participation de l’ensemble des institutions constitutionnelles, les départements ministériels, les parlementaires, la société civile, les chercheurs universitaires et les médias. «Ce travail est le fruit des efforts de différents acteurs», a souligné l’intervenante.
Les mesures de cette stratégie nationale sont, affirme-t-elle, étroitement liées aux objectifs de développement relatif à la paix, à la justice et aux institutions efficaces, tels que le recouvrement des avoirs, la lutte contre le blanchiment d’argent et l’intégrité de l’argent public et du secteur privé.
«La stratégie s’articule autour de cinq buts portant sur la valorisation du principe de transparence, le renforcement des capacités de l’Etat dans le domaine de la lutte contre la corruption, plus de sensibilisation de la société civile quant aux dangers de ce fléau ainsi que la promotion de la coopération internationale afin de tirer profit d’expériences réussies dans ce domaine.»
Déclaration de patrimoine
L’autorité, à travers cette stratégie qui constitue une feuille de route, s’est fixée 17 objectifs à réaliser via la mise en œuvre de plusieurs projets étalés sur une période de 5 ans. Par ailleurs, la technologie numérique a été d’un grand apport dans la prévention et la lutte contre la corruption et c’est dans cette optique qu’il y a eu le lancement de la plate forme Balaghana, qui facilite et encourage le signalement, et le réseau algérien de la transparence Narakom, à travers lequel interagissent les différents acteurs de la société civile.
Ce dernier a enregistré, jusqu’au mois de décembre courant, l’adhésion de 320 associations, 24 laboratoires de recherche et 8 organes de presse, comme il a reçu, de l’avis de la présidente de l’autorité, 16 notifications de soupçon de corruption, dont la plupart ont été émises par des associations.
Selon elle, dix départements ministériels et six entreprises publiques ont adopté volontairement l’indice d’efficacité Nazaha en tant qu’outil modèle de prévention contre la corruption.
Mme Mousserati s’est déclarée satisfaite de la réponse positive des institutions publiques ciblées. Elle a mis en avant les progrès réalisés dans le processus de déclaration de patrimoine durant l’année 2023 concernant les élus et les hauts fonctionnaires, ajoutant qu’à l’avenir «le développement d’une plateforme électronique, à cet effet, facilitera davantage le processus».
Elle est également revenue sur la création d’un master académique dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la corruption pour l’année universitaire 2024/2025, avec 22 étudiants inscrits à l’Ecole supérieure de gestion de Koléa, 25 étudiants à l’Ecole nationale supérieure des sciences politiques d’Alger, 40 étudiants à l’université Kassidi Merbah de Ouargla et 1303 étudiants répartis entre 39 centres universitaires de formation continue.
En sus de la création d’un laboratoire commun de recherche entre la Haute Autorité, l’Université de Blida 2 et l’Université d’Alger 3, le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) et le Centre de recherche en économie appliquée au développement (CREAD).