Ses membres procédaient à des enlèvements et assassinats à Oran : Démantèlement d’un réseau terroriste

26/03/2025 mis à jour: 07:15
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Zeghina Walid, procureur de la République près le tribunal Fellaoucen

Le procureur de la République près le tribunal Fellaoucen de la cité Djamel, Zeghina Walid, a organisé, lundi après-midi, une conférence de presse, dans laquelle il est longuement revenu sur l’affaire qui a suscité, en février dernier, un vif émoi dans la commune d’El Karma, à Oran, où il a été question de l’enlèvement et de l’assassinat d’un jeune mineur, répondant aux initiales de B.A.D. 

Les faits remontent au 26 février 2025, quand le parquet d’Oran près le tribunal de Fellaoucen (cité Djamel) avait reçu une plainte au sujet de la disparition d’un mineur dans des conditions obscures. La brigade des grands crimes, relevant du service de wilaya de police judiciaire a immédiatement ouvert une enquête qui s’est soldée, grâce à des investigations rigoureuses avec l’appui des technologies modernes, par la conclusion suivante : la victime a été vue pour la dernière fois le 24 février 2025, en compagnie d’un jeune mineur également, à El Barki, vers 15h. 

L’enquête approfondie, la collecte des témoignages ainsi que la géolocalisation grâce à son téléphone portable ont permis de conclure qu’il s’était rendu dans la commune d’El Karma, ce qu’attestent les caméras de surveillance. 

Doucement mais sûrement, les services concernés sont même parvenus à détecter la maison où la jeune victime a été séquestrée, où se trouvaient les membres d’une même famille, et c’est donc le 13 mars courant, suite à une perquisition de cette demeure que la police apprend que celle-ci appartient en fait au dénommé A.D.D., surnommé Abou Abdellah Djazaïri, qui avait déjà fait de la prison après avoir été condamné par le parquet d’Alger pour «appartenance à groupe terroriste activant à l’étranger» (en l’occurrence en Syrie). Il a alors été établi que cet individu, qui habitait avec sa femme M. F. ainsi qu’un fils mineur (celui qui avait été aperçu avec la victime à El Barki), serait à l’origine de l’enlèvement, puis du meurtre du petit B.A.D. 

Le procureur précise que cet individu s’est adonné à des actes barbares en découpant le corps de sa victime, puis en dispatchant ses membres dans plusieurs endroits différents (histoire de brouiller les pistes), mais cela était sans compter sur l’opération menée, pendant plusieurs heures, par les services de la police, qui ont fini par localiser les ossements de la victime dans une décharge sauvage à El Kerma.

Torture et  actes de mutilation

Ayant activé en Syrie comme terroriste, de retour en Algérie, après avoir purgé sa condamnation à de la prison ferme, à peine avoir retrouvé sa liberté, qu’Abou Abdellah Djazaïra se livre derechef à son activité terroriste, dont son modus opérandi était l’enlèvement dans le but de demander de l’argent qui devra être envoyé à son organisation terroriste. 

Les choses ne s’étant finalement pas déroulées selon ses plans, il a fini par tuer l’enfant après lui avoir fait subir une torture et des actes de mutilation avant de tenter de se débarrasser de ses membres, et cela trois jours après son sinistre forfait. C’est là où cette affaire se télescope avec une autre, qui lui est antérieure de plusieurs mois du fait de s’être déroulée en août 2024. L’enquête, en effet, a révélé que cet individu avait aussi un lien avec la disparition, le 18 août 2024, d’une autre victime, A. M., âgée de 23 ans et habitant l’USTO. Après avoir été appréhendé, la police a trouvé la photo de la victime dans son téléphone portable. Il s’est avéré, au final, que le sinsitre Abou Abdellah Djazaïri l’avait tué avant de mutiler son corps et l’enterrer à Sidi Chahmi, après avoir demandé, pour lui aussi, une rançon.  

M. Zeghina Walid a ainsi annoncé que ce sont donc cinq individus, impliqués dans deux affaires terroristes, d’enlèvement et d’assassinat de deux personnes, qui avaient été arrêtés et mis sous détention provisoire, notamment Abou Abdellah Djazaïri ainsi qu’un autre groupe, toujours pour les mêmes chefs d’inculpation, de quatre personnes provenant de Tlemcen, Blida, Batna et Tébessa. 

Les mis en cause ont donc été poursuivis pour appartenance et financement d’un groupe terroriste activant à l’intérieur et à l’extérieur du pays, d’enlèvement d’un enfant pour demande de rançon (ayant conduit à la mort de ce dernier).  Akram El Kébir

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