Un documentaire, diffusé, lundi, par la Télévision algérienne (EPTV) et la chaîne internationale AL24, met en cause les services de renseignement français dans un «complot» visant à déstabiliser l’Algérie. «Les services de la Sûreté nationale ont réussi à déjouer un complot orchestré par les services de renseignement français visant à déstabiliser l’Algérie, à travers l’enrôlement d’un jeune Algérien ayant grandi à l’étranger pour servir leurs desseins hostiles», affirme la même source, citée par l’APS.
La personne se dénomme Aïssaoui Mohamed Amine, âgé de 35 ans, lequel «a dévoilé les détails sur les tentatives des services de renseignement français de le recruter». Celle-ci a précisé que «ces derniers (services français, ndlr) ont exploité les épreuves qu’a vécues Aïssaoui auparavant lorsqu’il avait été instrumentalisé en Europe pour rejoindre une organisation terroriste». Le jeune homme, originaire de Tipasa, a, d’après l’agence officielle, relaté avoir émigré avec sa famille en Espagne dès son jeune âge.
«C’est là qu’il a grandi avant de devenir une cible de l’organisation terroriste connue sous le nom de ‘‘Daech’’. Après avoir eu des conversations avec un membre de cette organisation sur les réseaux sociaux, il s’est retrouvé combattant en Syrie et en Irak », explique la même source. Dans son témoignage, Aïssaoui a relaté les circonstances de son enrôlement, son départ d’Espagne vers la France, puis de la Turquie à la Syrie et enfin en Irak, où il a participé aux combats à Falloujah (Irak) sous le pseudonyme de «Abou Rayan».
Dans le documentaire diffusé par les deux chaînes gouvernementales, Aïssaoui explique avoir été blessé lors d’un bombardement des forces de la coalition irakienne et des milices Hachd Al Chaabi, capturé puis transféré en Turquie. Il fera, par la suite, d’une procédure d’identification au niveau des consulats français et espagnol, où des empreintes et des photos ont été prises et une fiche d’information a été établie à son sujet.
«Aïssaoui a indiqué qu’un représentant du consulat algérien l’a alors visité et lui a proposé son rapatriement en Algérie, une offre qu’il a acceptée sans hésitation. De retour au pays, il a purgé une peine de trois ans de prison, achevée en 2019, avant de reprendre progressivement une vie normale.» L’agence officielle explique que cet ancien terroriste «s’est retrouvé dans la ligne de mire des services de renseignement français qui cherchaient à le recruter».
Il a indiqué qu’il a été contacté en 2022 par l’association française «Artémis», «connue pour ses activités douteuses envers les individus impliqués dans des affaires terroristes sur le territoire français». Selon les informations recueillies, reprises par l’agence presse service, plusieurs membres de cette association suspecte sont «d’anciens employés du ministère de l’Intérieur français ou y travaillent encore».
Le jeune homme a, poursuit la même source, précisé qu’il n’avait pas hésité à collaborer avec l’association. Le documentaire a, en outre, avancé que toutes les interactions entre Aïssaoui et les services de renseignement français faisaient l’objet d’une surveillance. «Des images montrent leur première rencontre en avril 2023 à Alger (…) L’individu qu’il a rencontré était un cadre de la Direction générale de la sécurité extérieure française, exerçant comme premier secrétaire à l’ambassade de France en Algérie.»
Aïssaoui a, souligne la même source, confirmé que «les Français lui avaient demandé de se rendre au Niger, de s’approcher des extrémistes à Alger» pour gagner leur confiance et de fournir des informations sur les caméras de surveillance et les patrouilles de police en civil, entre autres missions.