Selon une étude réalisée pendant la pandémie : Un Algérien sur deux est réticent à la vaccination anti-Covid

22/01/2024 mis à jour: 18:30
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Peu de jeunes se sont fait vacciner contre la Covid-19 - Photo : D. R.

Parmi les personnes sondées, dont la tranche d’âge est comprise entre 18 et 34 ans, les étudiants et les célibataires ont affiché les taux les plus élevés de réticence.

Ils sont 12 millions d’Algériens à avoir été vaccinés contre le virus de la Covid-19 entre 2021 et 2022. Ce chiffre, qualifié de faible, en raison d’une défection nourrie, en ce temps, par un faisceau d’informations relatif à la composition du vaccin, sa mise au point ou sa commercialisation précipitée. Cette réticence envers ce vaccin n’est pas une vue de l’esprit. Elle vient d’être confirmée par les résultats d’une enquête de santé publiée cette semaine.

Intitulée «Attitude des adultes algériens vis-à-vis de la vaccination anti-Covid et facteurs associés à la réticence», et menée par une équipe de la faculté de biologie (USTHB) et de l’INSP, elle estime cette réticence à 49,1%. «Nos investigations ont mis en exergue un taux préoccupant de réticence au sein de la population étudiée, révélant que des éléments tels que l’âge, la situation individuelle, l’opinion globale sur la vaccination et la présence d’au moins un individu favorable à la vaccination anti-Covid-19 au sein du foyer sont significativement associés à cette réticence», constatent les professeurs Mahiddine, Mebarki et Bouamra.

Réalisée entre février 2021 et mars 2022, soit en pleine pandémie, notamment la 4e vague due au variant Omicron, l’étude transversale visait à estimer le taux de réticence des adultes algériens à l’égard de la vaccination contre la Covid-19, et d’identifier ses déterminants. L’échantillon ciblé par téléphone est composé de 1212 adultes, dont 598 (49,3%) de sexe masculin et 614 (50,7%) de sexe féminin. Et d’expliquer le modus operandi : «Des numéros de téléphone mobile ont été générés de manière aléatoire.

Les individus contactés ont, tout d’abord, été informés du temps approximatif requis pour l’enquête, puis ils ont été questionnés quant à leur consentement pour répondre aux questions du sondage afin d’assurer leur participation volontaire et informée». Ceux qui ont été classés dans la catégorie «réticence» ont refusé ou ont répondu «je ne sais pas / je suis hésitant». Cette hésitation à se faire inoculer ledit vaccin trouve son explication dans une multitude de justifications.

Selon la même source, les participants à cette enquête ont été questionnés sur «toutes les variables susceptibles d’expliquer la réticence». Soit une palette assez large qui porte sur, entre autres, la contamination par le virus Sars-CoV-2, le développement de formes graves, contamination d’un membre de la famille, l’opinion par rapport à la vaccination en général, maladie, ou manque d’efficacité du vaccin. Mais aussi la peur des effets secondaires du vaccin, des piqûres, des conséquences sur l’immunité…

Résultat : le taux de réticence était évalué à 49,1%. Soit près d’un Algérien sur deux a des appréhensions sur la vaccination anti-Covid. Les personnes sondées, dont la tranche d’âge est comprise entre 18 et 34 ans, les étudiants et les célibataires ont affiché les taux les plus élevés de réticence, atteignant respectivement 58,9%, 57,1% et 56,5%.

Par ailleurs, le fait d’être inactif, sans emploi, a été corrélé à une augmentation de 69,7% du risque de réticence. Cette attitude est en outre relevée chez la gent féminine. Selon la même étude, il n’est pas surprenant de constater un taux de méfiance élevé comparativement à celui des hommes. Statistiquement, il en résulte que plus de 56% des femmes étaient réticentes à se faire vacciner, contre 45% des hommes. De manière surprenante, souligne-t-on, le niveau d’instruction ne semblait pas impacter de manière flagrante la position par rapport à la vaccination.  
 

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