Selon le rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales : «L’Algérie a vu son inflation refluer…»

02/11/2024 mis à jour: 20:47
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L’Algérie affiche un niveau d’inflation compris entre 6 et 8%

L’Algérie a vu son inflation refluer grâce à l’appréciation du dinar et au recul des prix des produits frais et des prix à l’importation (…)», a annoncé ce jeudi le Fonds monétaire international (FMI) dans sa dernière livraison, édition du mois d’octobre, sur les perspectives économiques régionales du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN). 

Selon le graphique 1.2 de ce rapport qui montre les niveau d’inflations des prix à la consommation au niveau des pays exportateurs du pétrole de la région MOAN, l’Algérie affiche un niveau d’inflation compris entre 6% et 8%, soit autour de 7%, en décembre 2023, puis de plus de 6% en juin 2024 et enfin d’un taux d’inflation qui se situe entre 4 et 6, soit près de 4,5%, en août 2024. 

Les prix des produits alimentaires, note le FMI, ont diminué un peu plus vite que précédemment anticipé, et leur maintien sur une trajectoire descendante devrait atténuer les tensions sur les prix à la consommation des denrées alimentaires à l’échelle mondiale. L’inflation devrait «rester faible et stable» dans la plupart des pays exportateurs de pétrole de la région. 

Pour ce qui est des projections, la croissance dans les pays exportateurs de pétrole devrait se hisser à 2,3% cette année (contre 1,7% en 2023) et accélérer encore un peu à 4% en 2025. S’agissant de l’Algérie, la croissance sera de 3% en 2025 contre 3,8% en 2024, a écrit le FMI. «Les perspectives à court terme pour 2024 et 2025 ont été révisées à la baisse de 0,6 et 0,4 point de pourcentage respectivement depuis avril, principalement en raison de la prolongation de la politique de réduction de la production de pétrole (presque tous les pays du CCG, Algérie, Irak)», a-t-il souligné. 

«De plus, a-t-il noté, les hypothèses sur les prix moyens du pétrole, note-il, ont été révisées depuis avril sous l’effet, en partie, de la prolongation de la politique de réduction de la production décidée par l’OPEP+ : les prix du pétrole devraient ainsi graduellement baisser, passant de 81,3 dollars le baril en moyenne en 2024 (un chiffre supérieur au prix moyen en 2023) à 67 dollars le baril en 2029.» Certains pays, a-t-il indiqué, devraient «rester aux prises avec des déficits budgétaires considérables, amplifiés par la chute des recettes et, dans certains cas, par la hausse des dépenses publiques récurrentes sous la forme d’une revalorisation des salaires et des transferts (Algérie, Irak)».


«Facteurs de vulnérabilité»

«Dans la région MOAN (Moyen-Orient et Afrique du Nord, ndlr), la croissance, selon le rapport, devrait rester faible en 2024, à 2,1%, dans un contexte de fragmentation géoéconomique mondiale, de conflits, de chocs liés au climat et en raison de facteurs spécifiques à chaque pays. Les chiffres ont donc été revus à la baisse (de 0,6 point de pourcentage) depuis l’édition d’avril 2024 des perspectives économiques régionales, compte tenu des réductions volontaires prolongées de la production pétrolière et de la poursuite des conflits.» Mais il conclut aussi qu’un rebond est attendu en 2025, avec une croissance qui devrait s’élever à 4% si «les baisses de la production pétrolière s’arrêtent et si les vents contraires, notamment les conflits, s’apaisent». Les pays exportateurs de pétrole de la région MOAN, dont fait partie l’Algérie, tirent leur épingle du jeu mondial, mais les doubles excédents, a-t-il fait remarquer, qui avaient contribué à amortir les chocs dernièrement ont commencé à diminuer du fait de stratégies d’investissement ambitieuses et de la chute des recettes pétrolières». Les pays importateurs de la région doivent, quant à eux, toujours composer avec des «facteurs de vulnérabilité liés aux conflits et à des besoins de financement bruts élevés». 


A propos des pays exportateurs de pétrole toujours, le FMI fait observer qu’à moyen terme, les faibles niveaux de production plombent les perspectives de croissance de ces derniers. Dans un contexte où la balance des risques continue de pencher dans un sens négatif, la poursuite ou l’escalade des conflits risque d’alourdir davantage le bilan humain et de peser sur la croissance. 

«Pour rehausser la croissance à moyen terme, il faudra accélérer les réformes structurelles, particulièrement en matière de gouvernance. Compte tenu de la situation difficile sur les marchés du travail, qui pourrait bien empirer avec l’évolution démographique des années à venir, des mesures doivent être résolument prises pour accroître les taux d’activité et stimuler la création d’emplois, y compris en encourageant davantage le travail des femmes et des jeunes, surtout dans certains pays de la région MOAN», souligne le rapport. Aussi, a-t-il affirmé que ces pays devraient veiller à rester concentrés sur la viabilité de leurs finances publiques et sur la reconstitution des marges de manœuvre budgétaires. 

La croissance mondiale devrait se maintenir à un niveau similaire en 2024 et en 2025 (3,2%) et rester relativement stable jusqu’en 2029 (3,1%), une projection globalement inchangée depuis l’édition d’avril 2024 des perspectives de l’économie mondiale. Le Fonds note que le monde connaît une «accentuation de la fragmentation géoéconomique», notamment sous forme d’une augmentation des obstacles aux échanges internationaux. Selon lui, les échanges se font de plus en plus au sein d’un même bloc géopolitique. L’inflation mondiale devrait poursuivre son reflux pour s’approcher progressivement de ses niveaux cibles.

 Ainsi, l’inflation globale au niveau mondial, qui s’élevait à 6,7% en 2023, devrait reculer à 5,8% en 2024 et à 4,3% en 2025. La désinflation devrait toutefois être plus rapide dans les pays avancés et stagner dans les pays émergents et les pays en développement.

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