Selon le dernier rapport de l’OIT : Le marché du travail en phase d’essoufflement

18/01/2025 mis à jour: 23:44
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Les taux d’activité chez les travailleur ont baissé dans les pays à faible revenu - Photo : D. R.

«La participation au marché du travail diminue, en particulier chez les jeunes», indique l’OIT dans son étude précisant que l’activité a fortement baissé chez cette catégorie.

Face au ralentissement de l’économie mondiale,  la reprise complète des marchés du travail reste difficile.
Le déficit mondial d’emplois atteindra 402 millions en 2024. Ce chiffre comprend 186 millions de chômeurs, 137 millions de travailleurs découragés et 79 millions de personnes qui souhaiteraient travailler mais qui ont des obligations. Aussi, si l’écart s’est progressivement réduit depuis la pandémie, il devrait se stabiliser au cours des deux prochaines années.

Ce sont en somme les principales données du dernier rapport Emploi et questions sociales dans le monde : Tendances 2025, (WESO Trends), publié le 16 janvier. Rappelant qu’en 2024, l’emploi mondial est resté stable avec un  taux de chômage à 5%, indique le rapport de l’OIT qui fait ressortir que le chômage des jeunes ne s’est guère amélioré, restant élevé à 12,6%.

«La participation au marché du travail diminue, en particulier chez les jeunes», indique l’OIT dans son étude, précisant que l’activité a fortement baissé chez cette catégorie. Selon la même source, les taux d’activité ont également baissé dans les pays à faible revenu tout en augmentant dans les pays à revenu élevé, principalement chez les travailleurs âgés et les femmes.

«Toutefois, les écarts entre les sexes restent importants, les femmes étant moins nombreuses sur le marché du travail, ce qui limite les progrès en matière de niveau de vie», relève  le rapport.

Autre indicateur  : «Le travail informel et la pauvreté des travailleurs ont retrouvé leurs niveaux d’avant la pandémie, et ce sont les pays à faible revenu qui ont eu le plus de difficultés à créer des emplois décents.»
Sur un autre plan, l’organisation met en évidence des défis tels que les tensions géopolitiques, les coûts croissants du changement climatique et les problèmes de dette non résolus, qui mettent les marchés du travail sous pression, ce qui montre l’importance des défis à relever.

D’ailleurs, pour le directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo, l’urgence est bien là. «Le travail décent et l’emploi productif sont essentiels pour atteindre la justice sociale et les objectifs de développement durable. Pour éviter d’exacerber une cohésion sociale déjà mise à rude épreuve, l’escalade des impacts climatiques et l’augmentation de la dette, nous devons agir maintenant pour relever les défis du marché du travail et créer un avenir plus juste et plus durable. Tout retard risque d’aggraver la crise et de laisser des millions de personnes sur le carreau», a-t-il déclaré lors de la présentation du rapport.

Dégradation de la valeur des salaires

Concernant l’inflation, bien qu’elle ait diminué, elle reste élevée, selon l’OIT. Comme conséquence, l’affaiblissement de la valeur des salaires. «Les salaires réels n’ont augmenté que dans certaines économies avancées, et la plupart des pays se remettent encore des effets de la pandémie et de l’inflation», souligne le rapport à ce sujet. Pour ce qui des perspectives et des opportunités sur le marché du travail, l’étude a identifié un potentiel de croissance de l’emploi dans les énergies vertes et les technologies numériques.

Ainsi, les emplois dans le domaine des énergies renouvelables sont passés à 16,2 millions dans le monde, selon la même source qui explique ce résultat par les investissements dans l’énergie solaire et l’hydrogène. Cependant, des disparités sont à signaler. «Ces emplois sont inégalement répartis, près de la moitié d’entre eux se trouvant en Asie de l’Est», montre le document de l’OIT. Et d’indiquer que les technologies numériques offrent également des opportunités.

Dans ce cas aussi, il y a un grand risque d’inégalités. Et pour cause, de nombreux pays manquent d’infrastructures et de compétences pour tirer pleinement parti de ces avancées, note le rapport qui a formulé en conclusion un certain nombre de recommandations.

Il s’agit entre autres d’investir dans la formation professionnelle l’éducation et les infrastructures pour soutenir la croissance économique et la création d’emplois, de développer la protection sociale et enfin d’utiliser  efficacement les fonds privés. «Les pays à faible revenu peuvent exploiter les transferts de fonds et les fonds de la diaspora pour soutenir le développement local», conclut l’OIT dans son rapport.

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