Selon le commissaire du Festival culturel international de musique symphonique : L’événement mérite plus d’aide

10/04/2025 mis à jour: 11:49
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Photo : D. R.

Pour la soirée d’ouverture, le commissariat a concocté pour le public un menu composé d’œuvres universelles, d’airs vénézuéliens et de partitions musicales de notre terroir.

Au-delà du programme de la 14e édition du Festival culturel international de musique symphonique, qui se tiendra du 17 au 23 avril, à l’Opéra d’Alger Boualem Bessaih, le commissaire, Abdelkader Bouazzara, s’est étalé sur l’importance de cet événement culturel, qui, depuis la première édition en 2009, a bien mûri et gagné une envergure.

«De 12 ou 13 pays au tout début, le festival a réussi à réunir cette année 17 orchestres et ensembles qui vont se relayer, l’espace d’une semaine», souligne le conférencier, ajoutant, par ailleurs que d’autres concerts sont programmés au Théâtre régional d’Oran et à la maison de la culture de Koléa. Une manière de faire bénéficier d’autres publics hors d’Alger. Et l’année prochaine, ajoute-t-il, «on programmera des concerts dans des villes de l’est du pays, et on envisage de toucher aussi le public du sud du pays».

Pour la soirée d’ouverture, le commissariat a concocté pour le public un menu composé d’œuvres universelles, d’airs vénézuéliens et de partitions musicales de notre terroir que rehaussera l’Orchestre symphonique national de l’Opéra d’Alger en fusion avec l’orchestre de chambre Simon Bolivar du Venezuela, pays invité d’honneur, sous la direction musicale des maestros, à savoir le non moins connu Lotfi Saïdi, qui gagne au fil des prestations des galons, le jeune Vénézuélien, Enluis Montes Olivar, et la talentueuse Zahia Ziouani, qui avait, rappelle le conférencier, «participé à la première édition du Festival et animé en partie les cérémonies d’ouverture et de clôture lors des JO de Paris», l’été dernier.

Trois belles voix de l’art lyrique feront leur entrée sur scène pour accompagner la formation musicale, en l’occurrence, l’interprète de musique andalouse, Lamia Aït Amara, la soprano Dina Sirine Khiari, pur produit du Conservatoire d’Alger ainsi que le ténor, Bilal Sahraoui à la tessiture puissante et expressive. Au-delà aussi du programme des concerts qui égayeront les soirées musicales, et les master class destinés aux étudiants des IRFM dans les spécialités instruments à vent, instruments à corde, instrument tempéré et le chant lyrique, A. Bouazzara a éclairé la lanterne de ceux qui s’interrogeaient sur le volet des pays participants.

Défection de l’Angola

Pour cette édition, «on enregistre, tient à faire savoir le commissaire sur une note de regret, la défection de dernière minute de la délégation de la République d’Angola à l’événement». Le directeur général du prestigieux établissement culturel se garde de donner davantage de détails sur le retrait de ce pays. «J’ignore la raison de la défection de ce pays frère, pas plus d’ailleurs sur les raisons de l’absence du pays, fidèle au rendez-vous, la République de Chine, en l’occurrence». A une réponse d’une consœur sur le budget alloué pour la 14e édition, le conférencier lance sans détour et sur un ton ironique : «On n’est pas un club de foot, on joue de la musique…

Les mécènes nous tournent le dos, malheureusement». Une façon de laisser entendre que le commissariat du Festival court après les sponsors au point où, dira-t-il crûment : «On se voit souvent faire le mendiant en sollicitant certaines entreprises susceptibles d’apporter leur précieux concours au développement de la musique symphonique». Selon l’interlocuteur, le budget assigné au Festival pour cette 14e édition est de 40 millions de dinars, dont un peu plus de la moitié est consacrée au volet hébergement et restauration…

Pour un Festival qui réunit un grand nombre de pays venant de quatre continents, le commissaire estime que ce n’est pas assez en matière de budget pour prendre en charge tout ce beau monde. «Bien qu’il y ait des sponsors qui apportent leur concours financier et je les remercie, cela n’en demeure pas moins timide», laisse-t-il entendre, notant par ailleurs, qu’il n’appartient pas à l’Etat, seul, de financer un événement de cette envergure. «J’espère qu’on aura plus de moyens financiers et de sponsoring à l’avenir aussi bien pour le Festival, devenu un rendez-vous incontournable, que pour les tournées qu’on aura à effectuer, à travers le territoire, car la musique, tient-il à rappeler, est la mémoire des peuples.»

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