La course contre la montre est engagée depuis plusieurs mois pour relever les défis lancés par les pouvoirs publics, afin d’assurer les deux principales priorités de l’heure, que sont les sécurités alimentaire et hydrique du pays.
Cette tendance, qui s’est imposée dans des circonstances particulières suite aux conséquences des conflits armés et des changements climatiques pesant lourdement sur les ressources naturelles, a poussé l’Etat à réfléchir sérieusement aux meilleurs moyens pour assurer l’indépendance alimentaire de l’Algérie, en consacrant tous les investissements pour augmenter les capacités de stockage en céréales.
Les leçons de la Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne, mais aussi les conséquences de deux années de sécheresse, ont été bien retenues pour décider enfin à mettre en place une stratégie visionnaire, efficace et à long terme, pour se prémunir contre les mauvaises surprises des marchés internationaux et leurs fluctuations imprévisibles. Le lancement en juillet par le ministère de l’Agriculture d’une opération d’envergure pour la réalisation à l’échelle nationale de 30 silos de stockage et 350 centres de proximité de stockage, dans le but d’atteindre une capacité de 9 millions de tonnes, demeure le principal axe du plan national de développement des cultures stratégiques.
Une vision qui n’a pas négligé le développement de la culture des légumineuses, représentant avec le blé, les principales sources d’alimentation des Algériens. Dans cette stratégie visionnaire, le défi relevé sera d’atteindre également les objectifs fixés pour la réalisation des cinq stations de dessalement de l’eau de mer (SDEM) à Oran, Tipasa, Boumerdès, Béjaïa et El Tarf, avant de lancer les projets de sept nouvelles stations pour la période 2025-2030 dans les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Tizi Ouzou, Chlef, Jijel et Skikda. Il y a moins de trois mois, plus de 75% du taux de réalisation a déjà été atteint dans la réalisation des cinq SDEM, qui devront être achevées avant la fin de l’année en cours pour être mises en service au début de l’année 2025.
La cadence a été déjà fixée par le chef de l’Etat lors du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, «en rappelant aux membres de l’Exécutif l’importance de tenir les engagements pris envers le peuple et de mettre en œuvre intégralement et fidèlement son programme présidentiel».
Il faut dire que les pouvoirs publics n’ont pas lésiné sur les moyens en mobilisant les avions gros porteurs de l’Armée nationale populaire pour acheminer depuis l’Europe les grands équipements de ces stations, dont l’installation est entrée dans sa phase décisive.
Ce programme ambitieux, le plus important depuis l’indépendance, ayant bénéficié d’un budget de 2,4 milliards de dollars portera la production nationale d’eau potable issue du dessalement d’eau de mer à 3,7 millions de mètres cubes par jour en 2025, avant d’atteindre 5,5 millions en 2030, ce qui permettra d’alimenter près de la moitié de la population algérienne, notamment dans les communes et les régions reculées ayant souffert durant des décennies du stress hydrique.
Dans les wilayas concernées, les responsables locaux sont déjà engagés dans une véritable épreuve contre la montre pour assurer le suivi permanent des opérations de réalisation des silos à grains et des SDEM, à livrer dans les délais fixés. Ils ont eu toutes les prérogatives et les financements nécessaires leur permettant de gérer des projets décentralisés avec l’efficacité nécessaire, le tout pour assurer aux citoyens une alimentation et une eau en quantité et en qualité.