Salon international du tourisme à Constantine : Le visa algérien, un premier obstacle pour les touristes étrangers

18/06/2022 mis à jour: 03:38
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Photo : El Watan

De nombreux opérateurs étrangers s’accordent à dire que la difficulté d’obtenir un visa pour l’Algérie est un véritable problème pour établir des partenariats dans le secteur.

Frappé durant deux ans par la pandémie, le tourisme dans le monde tente de se relancer par de nouvelles stratégies. En Algérie, ce secteur souffre toujours de la qualité des services en dépit des moyens déployés, avec l’organisation de Salons internationaux devenant une tradition plus qu’autre chose.

D’ailleurs, lors du Salon international du tourisme ouvert à Constantine jeudi dernier, de nombreux participants étrangers ont soulevé des obstacles rencontrés, particulièrement l’obtention d’un visa touristique algérien.

Les demandes de nombreux touristes étrangers ont été rejetées. «Il y a des contraintes qui se posent pour recevoir des visiteurs étrangers. Je cite, par exemple, les agences qui manquent d’expérience et n’offrent pas des services de qualité répondant aux attentes du touriste. Il y a aussi le problème du visa qu’on n’accorde pas aux Egyptiens ou autres touristes étrangers pour des raisons sécuritaires.

C’est un obstacle», a déclaré Sheref El Sharkawy, directeur général de l’Egyptienne internationale du tourisme (EIT), exprimant son souhait pour un éventuel changement afin de faciliter l’octroi du visa touristique, ce qui permettra, selon lui, de futurs partenariats entre les deux pays. Notre interlocuteur soutient que l’Egypte reçoit annuellement entre 150 000 à 200 000 touristes algériens.

Cette même difficulté a été mise en exergue par Ali, étudiant en économie et représentant de l’ambassade de la Tanzanie à ce Salon. «Il y a un nombre important de ressortissants de la Tanzanie et d’autres pays africains qui viennent annuellement en Algérie, mais la majorité d’entre eux est acceptée uniquement pour des études. Il est difficile d’avoir un visa touristique, sachant que chez nous, on reçoit annuellement plus de 500 visiteurs algériens», a-t-il ajouté.

Notons, à titre d’exemple, la Tunisie, qui a reçu en 2019 plus de 2 millions de touristes algériens. Ces derniers ont boudé les services incompatibles avec les prix proposés dans leur pays. Pourtant, la contribution du tourisme au PIB mondial est de 9,8%, selon le Pr Samia Benabbas, architecte urbaniste, qui a animé une conférence en marge du Salon. «Selon le World Travel and Tourism Council, le tourisme contribue à hauteur de 9% à l’emploi dans le monde, ce qui représente 274 millions postes de travail», a-t-elle souligné.

Et de poursuivre que la Tunisie et le Maroc ont enregistré respectivement 6,5 millions et 6 millions de touristes en 2006. Un nombre qui a atteint 10 millions de visiteurs en 2010. Par contre, en Algérie le nombre des touristes a atteint 1,6 million en 2006 et seulement 2,5 millions en 2015.

Un partenariat avec les Tunisiens

En 2019, où le tourisme a connu un développement mondial avec le numérique, dans notre pays il a contribué au PIB (hors hydrocarbures) de 1,8%, avec 2942 agences de tourisme et des voyages et un parc hôtelier de 125 676 lits.

Cette situation ne reflète nullement les objectifs du schéma directeur d’aménagement touristique (SDAT 2025) mis en place, avec deux objectifs prioritaires, à savoir la montée en puissance du tourisme national et l’insertion progressive dans les réseaux du commerce international du tourisme.

Les cibles du SDAT devraient être  concrétisées dans trois ans et toutes les faiblesses détectées dans le secteur, notamment le transport, sécurité alimentaire, sanitaire, qualité de services et autres, devraient être comblées.

Par ailleurs et lors du Salon international du tourisme, Foued El Oued, représentant de l’Office national tunisien de tourisme (ONTT), a fait savoir que des projets de partenariat avec l’Algérie sont en cours d’établissement.

«Il y avait eu une première discussion entre les deux parties pour un cinquième partenariat, lors du congrès du tourisme tenu en Arabie Saoudite. Puis, il y aura des commissions pour travailler avec un esprit gagnant-gagnant pour l’établissement de circuits touristiques combinés, corriger ce qui a été fait et aller vers l’investissement. Il y a eu plusieurs actions auparavant, il faut juste la concrétisation sur le terrain», a-t-il déclaré.

Il a exprimé le souhait d’élargir ce partenariat vers la formation dans le domaine du tourisme et la réalisation de films de promotion touristique des deux pays. 

«En 2019, nous avons reçu 2 930 000 visiteurs algériens, sur un total de 9 500 000, et l’Algérie a enregistré 1 800 000 visiteurs tunisiens», a-t-il avancé. 

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