Organisé par le group Sunflower communication en partenariat avec l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) et la Chambre de commerce et d'industrie Rhumel de Constantine, le Salon international Agrest-Expo, dédié à l’agriculture et à l’industrie agroalimentaire, organisé pour la deuxième fois dans la capitale de l’Est, a prouvé qu’il demeure une très bonne opportunité pour réaliser des partenariats gagnant-gagnant, et un espace pour la promotion de projets innovants initiés par des compétences issues des universités algériennes.
La manifestation, abritée par un énorme chapiteau installé au complexe Zénith - Ahmed Bey de Constantine, tenue sous le parrainage du wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, qui l’a inaugurée jeudi dernier, a été marquée par la participation de 250 exposants. Certains sont venus pour proposer des produits et des prestations de services dans les domaines de l’agriculture, et d’autres pour apporter des solutions efficaces et rentables aux problèmes rencontrés par les agriculteurs, en matière de qualité et de meilleure conservation de leurs productions.
Dans ce volet, nous avons rencontré Hacene et Ibrahim Ikhlef (le père et le fils), respectivement ingénieur et chargé d’affaires au stand de Quercy réfrigération, spécialiste français du froid industriel et agroalimentaire, qui compte développer ses activités en Algérie. «Nous produisons une technologie qui assure une meilleure conservation des fruits et légumes sans pertes et sans produits chimiques et avec une économie d’énergie de 50%, notre idée est d’implanter une antenne en Algérie pour aider les producteurs à mieux réguler le marché sans pertes tout en améliorant la qualité ; nous sommes en contact avec le ministère de l’Agriculture algérien pour un partenariat dans le but de pallier le problème des déchets dans les fruits et légumes qui influe beaucoup sur les prix», a affirmé Ibrahim. Pour Hacene Ikhlef, une forte demande est exprimée pour la bonne conservation des produits, surtout que des pertes sont estimées entre 25 et 30% de la production.
«Nous sommes classés premiers innovateurs en France grâce à une technologie brevetée, à travers laquelle nous apportons des solutions pour réduire les pertes à 5%, ce qui permet d’assurer des bénéfices importants. Nous avons un laboratoire et des ingénieurs agronomes et nous avons réalisé des recherches sur 200 produits en fruits et légumes pour améliorer la qualité de la conservation et les normes requises pour l’exportation ; notre souhait est d’organiser un colloque en partenariat avec le ministère de l’Agriculture pour faire une démonstration sur notre savoir-faire», conclut Hacene Ikhlef.
Des coopératives qui émergent
Le partenariat gagnant-gagnant a été également l’une des démonstrations les plus en vue de ce Salon. Le parfait exemple a été donné par la Coopérative agricole pour les pommes de Bouhmama, qui a conclu une convention avec un groupe polonais spécialisé dans la création des vergers de pommes en intensif.
«Cela fait deux ans que nous avons lancé un partenariat dans la région de Bouhmama, wilaya de Khenchela, en signant un accord pour l’achat de plants ; nous avons réalisé 40 ha de vergers de pommes en intensif, qui ont donné une récolte de 200 quintaux par hectare, ce qui est très encourageant pour espérer aller loin dans cette culture», a déclaré à El Watan Yacine Nasri, président de la Coopérative agricole pour les pommes de Bouhmama. Depuis le début du partenariat en avril 2021, la coopérative ne cesse d’enregistrer de nouveaux adhérents, dont le nombre a atteint, au mois de mai 2023, 143 membres. Ce qui renseigne de la réussite de cette culture, qui commence à gagner d’autres wilayas.
«Les nombreux adhérents qui ont rejoint notre coopérative nous ont permis d’étendre ces vergers à d’autres régions, comme Khenchela, Batna, Tébessa, Oum El Bouaghi et même Constantine, où nous avons planté 15 ha à Ain Abid. Nous sommes aujourd’hui à 400 hectares de vergers de pommes en intensif», a ajouté notre interlocuteur. Interrogé sur les conditions requises pour cette culture, ce dernier soutient qu’elle s’adapte parfaitement au climat et au sol selon les régions. «Nous faisons le choix de la variété de la pomme à planter avec notre partenaire polonais ; nous établissons un état des données climatiques avec des analyses du sol et on aura la variété qui convient», a-t-il ajouté. Actuellement, trois variétés de pommes ont été plantées.
Pour le président de la coopérative, après un premier rendement de 200 quintaux par hectare à partir de la deuxième année, l’objectif est d’atteindre 600 à 700 quintaux par hectare à partir de la 4e à la 5e année. Un exemple de réussite qui renseigne sur les atouts importants que recèle l’agriculture en Algérie et dans la région Est en particulier.
Ce cas n’est désormais par unique au Salon international Agrest-Expo de Constantine, qui a révélé les nombreuses capacités des compétences algériennes en matière de production d’engrais, de nutrition et de santé animale, de développement des pépinières, de protection et de conservation de la production, de fabrication d’équipements destinés à l’industrie alimentaire et l’emballage, mais aussi dans la création des start-up qui font leurs premiers pas dans le domaine de la transformation. Pour les intéressés, l'événement se poursuivra jusqu’à demain, dimanche.