Felix Colozzi, combattant pour l’indépendance de l’Algérie, s’est éteint le vendredi 14 février, en France, à l’âge de 95 ans, a rapporté, hier, la Revue de l’Association des amis de la révolution algérienne (AIARA).
Il était l’un des rares rescapés des Comités de défense des libertés (CDL), créés par le Parti communiste algérien (PCA), restés en vie. Les combattants des CDL avaient, fait rappeler l’AIARA, rejoint, le 1er juillet 1956, les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) à titre individuel, suite à un accord entre Abane Ramdane et les deux dirigeants du PCA, Bachir Hadj Ali et Sadek Hadjres.
Feu Colozzi, décédé à Longjumeau (France), était un membre actif de ce mouvement de guérilla créé en 1955 par le PCA. Ce n’est qu’après la désertion de l’aspirant Henry Maillot, en 1956, emportant avec lui un chargement d’armes et de munitions pour armer les premiers groupes de combattants du PCA dans la région de l’Ouarsenis, que le FLN engagea des pourparlers pour enrôler ces groupes de guérilla parmi les katibate de l’ALN, surtout dans la wilaya IV historique, ainsi que parmi les réseaux de la guérilla urbaine opérant, notamment, dans la capitale.
Le défunt était parmi les membres les plus en vue des CDL aux côtés de Maurice Laban, Fernad Iveton, Abdelkader Guerroudj , Georges Acampora, Jacqueline Guerroudj, Mohamed Hachelaf, Babou Abdelkader, Maurice Audin, Boualem Makouf, Raymonde Peschard, Yahia Briki, Jean Farugia….et d’autres. En plus de leur participation dans les maquis et parmi les réseaux des poseurs de bombe, les combattants de l’ALN, issus de cette formation politique, avaient joué un rôle important dans le soutien à l’action armée de l’Armée de libération.
Felix Colozzi a été d’abord syndicaliste de la CGT, avant d’intégrer les rangs du PCA, souligne notre confrère Mustapha Ait Mouhoub. Natif d’Alger, il appartenait au Commando de choc du grand Alger, dirigé par Abdelkader Guerroudj, dit Djillali. Il fut parmi les auteurs de l’incendie des Bouchenneries internationales au-dessus d’Alger. C’était l’un des plus spectaculaires et parmi les premiers attentats au début du printemps 1956 à Alger. Il a été condamné avec Hachelaf aux travaux forcés à perpétuité.
Fernand Iveton, qui était actif dans le même réseau, fut condamné à mort et exécuté, le 11 février 1957, avec deux autres martyrs, Ouennoughi Mohamed et Laknèche Mohamed. Après l’indépendance, Felix a continué à cultiver la mémoire du combat pour l’indépendance, en publiant un livre intitulé Mémoires de prison : 1956-1962 et à intervenir dans la presse et dans des films documentaires sur la Révolution algérienne, dont le film Ils ont rejoint le front du réalisateur Asselmeyer Jean (année 2012).