Réunion du Conseil des participations de l’État (CPE) : L’Etat veut accélérer la récupération et la réaffectation des biens confisqués

18/02/2025 mis à jour: 09:37
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Photo : D. R.

Le Premier ministre,  NadirLarbaoui, a donné des instructions pour «l’accélération de la prise de mesures pour l’exploitation optimale des unités de production récupérées, dans le cadre de la lutte anticorruption, concernées par le transfert à la collectivité nationale, en application des directives du Président de la République».

L’Etat algérien poursuit l’opération de récupération des biens des anciens oligarques. Dimanche, sous la houlette du Premier ministre, Nadir Larbaoui, le Conseil des participations de l’Etat (CPE) a tenu sa 193e session, consacrée à la reconversion des biens confisqués dans les affaires de corruption. Une nouvelle étape dans ce processus de récupération, entamé il y a deux ans.

Le Conseil des participations de l’Etat (CPE) s’est réuni, sous la présidence du Premier ministre, dans le cadre de sa 193e session consacrée au dossier de transfert de la propriété des biens immobiliers et mobiliers saisis en vertu de jugements définitifs, dans le cadre des affaires de lutte contre la corruption, vers les institutions et organismes publics.

Le Premier ministre,  Nadir Larbaoui, a donné, ainsi, des instructions pour «l’accélération de la prise de mesures pour l’exploitation optimale des unités de production récupérées, dans le cadre de la lutte anticorruption, concernées par le transfert à la collectivité nationale, en application des directives du président de la République», a indiqué un communiqué des services du Premier ministre.

23 usines ont rejoint le giron public

L’opération fait, notamment, suite à des jugements définitifs prononcés contre des hommes d’affaires, tels Ali Haddad, MahieddineTahkout, Hassan Larbaoui, Ahmed Maazouz, Mourad Oulmi et les frères Kouninef. Dans le cadre de ce vaste transfert, ce sont ainsi pas moins de 23 usines – des cimenteries aux raffineries en passant par des unités de montage automobile – qui ont rejoint le giron public.

Le patrimoine récupéré comprend  plus de 4200 propriétés, 229 terrains agricoles, 401 lots de foncier industriel, sans oublier une flotte de véhicules et même 25 yachts. A en croire les données officielles, ce butin représenterait plus de 30 milliards de dollars. Une somme qui illustre l’ampleur des détournements perpétrés.

L’enjeu est aujourd’hui de solder le passif et de donner une seconde vie à ces actifs. Le CPE insiste sur la nécessité d’une exploitation optimale de ces biens. D’ores et déjà, l’Etat algérien a réparti ces acquisitions dans les différents secteurs.  Le groupe GICA, spécialisé en  ciment, a ainsi absorbé plusieurs unités de fabrication de carrelage, tandis que le groupe Imetal a hérité de quatre entreprises métallurgiques, dont l’usine Kia Motors de Batna, à l’arrêt depuis 2020.

Dans l’hôtellerie, six établissements ont été réintégrés dans le giron public, dont deux à Alger placés sous la coupe de l’Entreprise de gestion hôtelière EGH El Djazair. L’ETK Tizi Ouzou a, quant à lui, récupéré deux hôtels et un complexe touristique à Azzefoun et Azazga. Enfin, un hôtel quatre étoiles à Boumerdès est désormais géré par la Société d’investissement hôtelière (SIH).

Le ministère de l’Agriculture a également bénéficié de cette opération.  Une entreprise de production de viandes blanches et d’œufs a ainsi été affectée au groupe agro-logistique Agrolog, tandis qu’une fromagerie a rejoint le groupe Giplait et une société de production d’huile d’olive a été intégrée à la Société de développement des cultures stratégiques (DCAS). Le secteur agroalimentaire est l’un des plus impactés par ces confiscations, avec des unités de transformation de sucre et des raffineries d’huile qui devront désormais fonctionner sous la houlette de l’Etat. 

 

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