Le Parlement arabe et des partis politiques ont qualifié la résolution «d’irresponsable» et d’«ingérence flagrante et inacceptable».
Le Parlement arabe et des partis politiques condamnent la résolution du Parlement européen réclamant la «libération immédiate et sans conditions» de l’écrivain Boualem Sansal. L’auteur qui a obtenu la nationalité française l’été dernier est poursuivi sur la base de l’article 87 bis du code pénal, après ses déclarations controversées faites à Frontières, un média français d’extrême droite, sur la prétendue appartenance d’une partie de l’Ouest algérien au Maroc avant la colonisation française, en 1830.
La résolution réclame également la révision de toutes les lois «répressives restreignant les libertés». Aussi, condamne-t-elle les «arrestations de tous les autres militants, prisonniers politiques, journalistes, défenseurs des droits de l’homme et autres personnes détenues ou condamnées pour avoir exercé leur droit à la liberté d’opinion et d’expression».
L’initiative du Parlement européen concernant l’Algérie a suscité de vive réaction à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Ainsi, le Parlement arabe a condamné fermement cette résolution, la considérant comme «une ingérence flagrante et inacceptable» dans les affaires intérieures du pays.
Le Parlement arabe a appelé, dans ce sens, le Parlement européen à «respecter les décisions de la justice algérienne» et à «cesser immédiatement de tels agissements qui constituent une violation flagrante de tous les instruments internationaux».
Comme il a insisté sur «le respect de la souveraineté des Etats et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures». Le Parlement arabe qui a exprimé sa solidarité à l’Algérie a exhorté le Parlement européen à «ne pas politiser» la question des droits de l’homme et à «ne pas l’utiliser comme prétexte pour une ingérence injustifiée et inacceptable» dans les affaires intérieures des Etats.
Et de rappeler que l’Algérie «est un pays régi par des lois et des institutions constitutionnelles» ainsi que par «des autorités judiciaires capables de fournir toutes les garanties nécessaires pour protéger les libertés, les droits de l’homme et la liberté d’expression de chaque citoyen algérien».
Il n’appartient pas, explique la note de cette instance, au Parlement européen de donner des leçons à l’Algérie ou aux pays arabes en matière d’application de la loi et de protection des libertés : «Les députés du Parlement européen sont restés inactifs et les yeux fermés, alors que les droits de l’homme étaient violés en Palestine et que le peuple palestinien subissait un génocide aux yeux du monde entier.»
«Ingérence criante»
De son côté, le Rassemblement nationale démocratique (RND) s’insurge contre la résolution et condamne une «ingérence criante dans les affaires internes du pays». «La justice algérienne est seule à même d’avoir un droit de regard sur les affaires des citoyens algériens.
Aucune partie étrangère, dont le Parlement européen, n’a le droit de s’immiscer dans pareilles questions», précise le parti dirigé par Mustapha Yahi, décriant plus loin une résolution «éhontée» et «infondée», car se basant sur des «allégations irresponsables», dont les propos consistent à «salir l’image de l’Algérie» et à «induire en erreur l’opinion internationale».
Pour le Rassemblement, «l’incohérence du Parlement européen est d’autant plus flagrante qu’il n’a pas levé le petit doigt, pendant plus d’une année, alors que l’entité sioniste commettait un génocide contre le peuple palestinien, à Ghaza».
Par ailleurs, le RND invite le Parlement européen à ne pas «se ruer dans des agendas politiques mensongers» visant à fourvoyer l’opinion mondiale. Le Front de libération nationale (FLN), Le Front El Mustakbal, le Mouvement El Bina, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Sawt Echaâb ont tous dénoncé la résolution du Parlement européen sur l’affaire Sansal. Ils ont qualifié cette initiative «d’irresponsable».
Le parti dirigé par Lamine Osmani a condamné l’interférence du Parlement européen dans les affaires internes de l’Algérie. Il lui a dénié le droit d’exiger la libération d’un citoyen algérien inculpé par la justice pour avoir porté atteinte à l’intégrité territoriale de son pays. Pour Sawt Echaâb, le Parlement européen a enfreint outrageusement les règles régissant les relations internationales. Il a souligné que le contenu de la résolution contre l’Algérie est empreint «de discours de haine».