La guerre menée par l'entité sioniste contre la population de Ghaza depuis voilà trois semaines, les moyens disproportionnés mobilisés par l'armée d'occupation israélienne pour se venger de l’humiliation subie sur le terrain, le 7 octobre, suite à l'attaque des combattants du mouvement Hamas, cachent mal les véritables desseins poursuivis par cette énième agression sauvage perpétrée par l'armée de Tsahal contre les populations civiles palestiniennes de Ghaza et de Cisjordanie occupée.
Le modus operandi mis au point, cette fois-ci, par les stratèges politico-militaires israéliens, avec l'aide précieuse de l’armée des conseillers parmi leurs alliés américains et occidentaux qui veillent, sans faillir, sur la sécurité de leur protégé, renseigne sur les motivations réelles de cette offensive militaire israélienne qui intervient dans une confrontation militaire asymétrique du point de vue des forces militaires en présence.
Au plan opérationnel, en mobilisant toute sa puissance de feu, avec rappel massif de ses contingents de réservistes, tout en se mettant sous l'aile protectrice du parapluie américain qui n'a pas lésiné sur les moyens de défense et de dissuasion, en dépêchant dans la région du conflit le fleuron de sa flotte maritime de guerre, il apparaît clairement que l'offensive militaire de l'armée israélienne à Ghaza, au plan de sa portée stratégique, a peu à voir avec l'attaque du 7 octobre.
Lors des précédentes crises, face à des situations similaires, les représailles israéliennes contre les populations civiles palestiniennes à Ghaza, bien que tout autant meurtrières et destructrices, ont pour dénominateur commun d'être circonscrites, dans le temps et l'espace. Cette fois-ci, c'est une guerre totale et de longue durée, selon les déclarations des responsables israéliens, qui est engagée, non pas seulement contre les combattants du Hamas et les chefs politiques du mouvement, pour décapiter cette organisation, mais pour chasser de leur terre les Palestiniens de Ghaza et des autres villes palestiniennes occupées pour faire place nette à de nouvelles implantations de colonies juives.
Réfléchie et exécutée sous l'œil complice des grandes puissances, la démarche s’inscrit clairement dans un vaste et sordide plan de recolonisation, de judaïsation de Ghaza , ce mouchoir de poche de 40 km2 où s'entassent pas moins de 1,5 million d'habitants, concédé à l'Autorité palestinienne à la faveur du marché de dupes des Accords d'Oslo de 1993. Les déplacements forcés des populations palestiniennes de Ghaza dans le sud de l’enclave, décidés par les autorités israéliennes en prévision, prétendument, de l'offensive terrestre annoncée par Tsahal et qui a été déclenchée dans la nuit de jeudi à vendredi par des incursions limitées, à Khan Younès notamment, pour tester la riposte des combattants de Hamas – déplacements rejetés par l'Autorité palestinienne et le mouvement Hamas, mais aussi par les pays arabes voisins qui craignent la réédition d'un nouveau scénario de la «Nekba» – s'apparentent à une tombe collective dans laquelle l'entité sioniste projette d'enterrer la cause palestinienne.
La tournure prise par cette nouvelle agression barbare perpétrée contre les populations civiles palestiniennes, qui soulève l'indignation de la communauté internationale, sa durée dans le temps, l’implication, voire le parti pris manifeste des Etats-Unis d'Amérique et des puissances occidentales aux côtés d'Israël, leur refus d'appeler à un cessez-le-feu, même à titre humanitaire, pour permettre l'acheminement de l'aide et les secours, en dépit du blocus total auquel est soumise la population ghazaouie, privée d'électricité, de carburant, d'eau potable, de médicaments... tout cela soulève la question légitime de savoir ce qui se trame, encore une fois, dans les laboratoires de l'entité sioniste et de ses alliés, dans le dos des Palestiniens et de la cause palestinienne. Une chose est certaine : abandonnés à leur sort, lâchés par les leurs, les faux frères arabes qui ont trahi la cause palestinienne en se jetant dans les bras d'Israël à la faveur des accords d'Abraham, soumis à une guerre d'extermination, confrontés à une grave catastrophe humanitaire, les Palestiniens de Ghaza et des villes palestiniennes occupées où il ne fait pas bon aujourd’hui d'être Palestinien traversent un moment crucial de leur histoire.
Se croyant forte du soutien de ses puissants alliés américains et occidentaux, la diplomatie israélienne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, s'est même permise l'outrecuidance d’interpeller, dans un langage peu diplomatique, inédit dans l’enceinte des Nations unies, le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, pour avoir rappelé devant l’Assemblée générale, réunie en session spéciale sur la situation à Ghaza, que l'attaque de Hamas du 7 octobre est venue en réaction au fait colonial israélien. «Vous vivez dans quel monde ?» a tancé, avec arrogance et dédain, le chef de la diplomatie israélienne à l'adresse du SG de l'Onu.
L'entité sioniste ne compte pas en rester à cet échange d’amabilités ; la guerre est désormais ouvertement déclarée contre M. Guterres. Ayant perdu la bataille de l’Onu où elle est politiquement et diplomatiquement isolée, pour son obstruction au processus de paix et aux résolutions des Nations unies, l’entité sioniste, avec l'appui de ses alliés, fera tout pour pousser le secrétaire général de l'Onu vers la porte de sortie.