Renforcement des mécanismes de lutte contre la violence faite aux femmes

06/02/2025 mis à jour: 00:11
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Photo : D. R.

Le phénomène de la violence à l’encontre des femmes était hier au cœur de la réunion du gouvernement présidée par le Premier ministre, Nadir Laabaoui. L’Exécutif décide de renforcer Wles mécanismes de prévention et de lutte contre ce fléau.

Lors de cette rencontre, un exposé sur les mécanismes de prise en charge des femmes victimes de violence a été présenté. «Ce qui a permis de mettre en lumière les réalités de ce phénomène et les moyens de renforcer les mécanismes de prévention, de lutte et de prise en charge des victimes», et ce, à travers les différents programmes et mesures législatives visant à renforcer la protection des femmes et à leur fournir les capacités nécessaires en cas de besoin.

En Algérie, les violences faites aux femmes prennent de l’ampleur et de nouvelles formes. Au cours de la période allant  du 1er janvier au 31 décembre 2023, plus de 4000 cas de femmes victimes de violences ont été enregistrés, et durant la période s’étalant de  2019 à 2022, un total de 228 ont succombé à des mauvais traitements infligé par un parent, un mari ou ex-mari ou un inconnu.

Ils sont majoritairement commis par des personnes connues des victimes avec lesquelles elles entretenaient un lien. 51% des féminicides, selon un rapport élaboré par «Féminicide Algérie», sont commis par le partenaire ou ex-partenaire, 37% sont commis par un ou des membres de la famille, et 12% par des connaissances ou des personnes inconnues de la victime. Chaque semaine, au moins une femme est assassinée. Ces crimes abominables sont commis contre des femmes, jeunes, moins jeunes, épouses, sœurs ou mères.

Les victimes plutôt jeunes

En 2024, 34 femmes ont été assassinées et ces agressions sont perpétrées par un membre de leur famille ou un proche du cercle familial. En 2023, pas moins de 33 féminicides ont été répertoriés par la cellule de veille indépendante du collectif «Féminicides Algérie». Ces cas ne représentent qu’une fraction de la réalité, car de nombreux autres incidents restent non signalés ou non recensés.

La première enquête réalisée par l’Institut national de santé publique (INSP) en 2002-2003 sur les violences envers les femmes, en partenariat avec les ministères de la Justice, de la Jeunesse et des Sports, de l’Intérieur et de la Solidarité et des associations, a visé les établissements hospitaliers, les services de police et de gendarmerie, les centres d’écoute et d’hébergement des associations d’aide aux femmes en détresse.

Selon le rapport établi, les victimes étaient plutôt jeunes, avec les quatre cinquièmes ayant moins de 45 ans et le tiers avait fait des études secondaires. Plus de la moitié des agressions ont eu lieu au domicile, et la violence conjugale était importante dans les 2/3 des cas. Les résultats ont également démontré que la victime ne reconnaissait pas les violences psychologiques et sexuelles.

D’aucuns estiment que la prise en charge des victimes de la violence a longtemps été considérée comme un problème social et judiciaire. Le rôle du médecin se limitait à la rédaction des certificats et aux soins d’urgence. Le volet psychologique  est pour le moins négligé.  Selon une étude de l’INSP, à peine 17% des femmes victimes de violences bénéficient d’une prise en charge psychologique. Ce qui paraît insuffisant, alors que ces brutalités engendrent de graves séquelles. 

 

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