Rencontre sur l’évaluation de la politique de l’emploi : Quatre ministres défendent, chiffres à l’appui, le bilan du président Tebboune

08/10/2023 mis à jour: 00:09
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Photo : D. R.

Le gouvernement opte pour une nouvelle forme de communication. Initiée par le département dirigé par Mohamed Laagab, une conférence regroupant quatre ministres, représentant les secteurs de l’Emploi, de l’Intérieur, de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, a été organisée, hier à Alger, pour parler de la politique de l’emploi.

Ayant pour thématique «L’évaluation des opérations de recrutement dans différents secteurs», cette rencontre est une première, selon ses animateurs, d’une longue série de réunions auxquelles prendront part des responsables d’autres secteurs. L’objectif d’une telle initiative est de rendre visibles, selon le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, «les efforts consentis» par le président de la République dans le domaine de l’emploi et qui, de son avis, «sont peu connus du grand public».

C’est aussi une occasion, précise M. Laagab, pour les ministres des secteurs concernés de présenter les chiffres qui ont été réalisés «dans un contexte international tendu, en raison notamment de la pandémie de la Covid-19». Pour le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Brahim Merad, ce rendez-vous vient combler le vide «communicationnel» existant en la matière. Il reconnaît que «le manque ou l’absence carrément de communication officielle a laissé le champ libre aux ennemis de l’Algérie d’assouvir leurs ambitions malsaines». Pour lui, cette initiative permettra de mettre en valeur les efforts de l’Etat en matière de recrutement et d’amélioration des conditions de vie des citoyens.

C’est ainsi que tous les ministres qui ont pris la parole ont loué les mérites du président de la République. Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belaabed, et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, ont affirmé que leurs départements avaient enregistré un «bon inédit», en matière de recrutement. Chiffres à l’appui, M. Baddari affirme que la campagne de recrutement des titulaires de diplômes de magistère et de doctorat parmi les non-salariés a concerné 8000 postes. Pour lui, il s’agit «d’une solution exceptionnelle» à une «situation exceptionnelle «pour éradiquer le chômage chez les porteurs de ces diplômes appelés «à contribuer au développement du pays».

M. Baddari a livré d’autres chiffres. Il dira que le secteur a connu, depuis 2020, le recrutement de 33 000 enseignants dont 2500 durant les sept premiers mois de l’année. Durant les mois d’octobre et de novembre, il est prévu le recrutement 793 enseignants, en plus des 1904 enseignants recrutés parmi les assistants hospitaliers.

De son côté, le ministre de l’Education nationale a également étalé ces chiffres, révélant que son secteur a été le plus grand pourvoyeur d’emplois. Il dira que le nombre de recrutés dans le secteur pour l’année scolaire 2023/2024 a atteint 240 738 contre 47 502 promotions pour le personnel enseignant et 21 770 pour le personnel administratif. En détail, ces promotions ont concerné, selon le ministre, 36 000 enseignants et enseignantes au niveau des trois cycles d’enseignement contre 11 502 pour le personnel administratif.

Concernant les enseignants en charge de l’éducation physique et sportive, le ministre a affirmé que 12 877 professeurs, ont été recrutés, contre 4144 enseignants de langue anglaise pour la deuxième année consécutive, pour atteindre le chiffre faramineux de 9000 enseignants d’anglais. M. Belaabed affirme, en outre, que la promulgation du statut particulier, tant attendu par la communauté éducative «garantira l’équité et la dignité à l’enseignant».

Des chiffres, il y en a eus, hier. Fayçal Bentaleb, ministre de l’Emploi, a rappelé qu’en 2022, les pensions et allocations ont été revalorisées, avec taux oscillant entre 3 et 5%, avec un effet rétroactif pour l’année 2021. Cette revalorisation a eu, affirme le ministre, une incidence financière de plus de 900 milliards de dinars. En outre, 334 000 offres d’emplois ont été recensées auprès des entreprises, soit une hausse de 38%.

Le ministre est persuadé que la redynamisation du marché de l’emploi aura des répercussions positives sur la Caisse de la Sécurité sociale. Pour étayer ses propos, le ministre a indiqué qu’en 8 mois, la valeur des cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale a augmenté de 23,3% par rapport à l’année dernière, atteignant 101,6 milliards de dinars, grâce aux cotisations des 10 000 nouvelles entreprises.

Ce qui porte à 30 000 le nombre d’entreprises inscrites à la Sécurité sociale. «La lutte contre l’informel et certaines pratiques illégale contribuera à générer des cotisations et des entrées d’argent pour la caisse», note le ministre qui a écarté, hier, la révision de l’âge du départ à la retraite : «Niet, cette question n’est pas à l’ordre du jour. L’âge du départ à la retraite en Algérie est de 60 ans», tranche le ministre qui, par ailleurs, a indiqué que plus de 321 000 bénéficiaires du système d’aide à l’insertion professionnelle dans les établissements et administrations publics ont été intégrés dans des emplois permanents sur un total de 325 602 concernés, soit un taux de 98,74%. Enfin, le ministre de l’Intérieur a souligné qu’en dépit des conditions géostratégiques et les crises que traverse le monde, «le citoyen est au cœur des politiques sociales en Algérie»

Mohamed Laagab : «Nous n’avons pas interdit l’enseignement du français»

Le gouvernement, à travers les ministres de l’Education nationale et de la Communication, a répondu à la polémique suscitée, depuis la rentrée scolaire, par l’interdiction de l’enseignement du programme français dans les écoles privées. Pour M. Laagab, il s’agit purement et simplement d’une mise en conformité des écoles privées avec les lois algériennes en la matière. «Il s’agit de programmes étrangers enseignés dans des écoles algériennes.

Est-il possible d’enseigner le programme algérien dans des écoles à l’étranger sans passer par des accords ? Les écoles privées sont de droit algérien et doivent donc enseigner de manière exclusive le programme algérien, comme le stipule la loi», a déclaré le ministre de la Communication à ce sujet, citant les lois de 2005 et 2008. «L’Etat avait perdu de son autorité, ce qui a permis à des établissements privés de le prendre de court en enseignant des programmes étrangers. Aujourd’hui, l’Etat reprend son autorité et exige à ces établissements de se conformer aux lois de la République», a-t-il ajouté précisant que l’Algérie n’avait aucune hostilité envers aucune langue étrangère, bien au contraire : «Les langues étrangères sont présentes dans l’école algérienne et ont même été renforcées, cette année, par la généralisation de l’anglais.

Où est le mal dans le fait que l’Algérie renforce son système éducatif par l’enseignement de trois langues que sont l’arabe, le français et l’anglais ?» Concernant la «cabale médiatique» menée par les médias français à ce sujet, le ministre de l’Education nationale a déclaré que «cette affaire avait été déformée» et «ne reposait aucunement sur des bases factuelles». Et de préciser que son département ministériel «n’a pas interdit l’enseignement du français» au contraire, «l’Algérie reste ouverte à toutes les langues» et de préciser que sur les 680 écoles privées, seul un nombre insignifiant ne s’est pas conformé «au programme national». N. A.

 

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