Les travaux de la rencontre bilatérale élargie algéro-tunisienne ont débuté hier à Alger, sous la présidence du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Ibrahim Mourad, et de son homologue tunisien, Khaled Nouri.
Cette réunion a réuni les plus hauts responsables des instances sécuritaires des deux pays. Dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires, elle vise à renforcer la coordination bilatérale, notamment dans la lutte contre la criminalité transfrontalière et le développement des zones frontalières.
La rencontre a notamment rassemblé le directeur général de la Sûreté nationale, le directeur général des Douanes et le commandant des gardes-frontières.
Il a ainsi été procédé à l'évaluation des mesures conjointes liées à la sécurisation des frontières et à la lutte contre le crime organisé, notamment la migration clandestine et la contrebande sous toutes ses formes.
La rencontre a également permis, à en croire l’agence officielle APS, d'échanger les vues sur les voies de renforcement de la coopération bilatérale et sur les questions liées au développement des zones frontalières, à la lumière des travaux de la commission bilatérale pour le développement et la promotion des zones frontalières et des recommandations de la réunion de la commission de suivi tenue en janvier dernier à Tabarka (Tunisie).
Lors de cette rencontre, l'accent a été mis sur l'importance de l'action bilatérale et de l'approche unifiée face aux défis communs, ainsi que sur la nécessité de poursuivre les efforts visant à améliorer le cadre de vie dans les zones frontalières, considérées comme l'un des axes majeurs de la coopération bilatérale, qui connaît une «dynamique exceptionnelle grâce à la volonté politique des présidents des deux pays». Alger et Tunis ont réaffirmé leur détermination à coopérer étroitement. Cette rencontre s'inscrit dans la continuité des efforts menés ces dernières années.
Production et sécurisation des documents d’identité
En juillet dernier déjà, le ministre tunisien de l’Intérieur avait mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme et les bandes organisées impliquées dans la contrebande de drogues.
Dans le cadre de cette visite, Khaled Nouri et sa délégation ont également visité la direction des titres et documents sécurisés d'El Hamiz, accompagnés par Ibrahim Merad.
Cette visite visait à permettre aux responsables tunisiens de s’imprégner des avancées algériennes en matière de production et de sécurisation des documents d’identité. Les experts algériens ont présenté les technologies et procédés employés, notamment pour la protection contre la fraude documentaire, un enjeu à l’heure où la sécurité des documents est devenue une priorité mondiale.
Cet échange d’expertise s'inscrit dans un cadre plus large de coopération visant à moderniser les administrations des deux pays et à renforcer la lutte contre la falsification de documents, facilitant ainsi la circulation des citoyens tout en prévenant les abus. Mardi, après son arrivée à Alger, le ministre tunisien avait été reçu en audience par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.
Dans une déclaration à la presse au sortir de l'audience que lui a accordée le président de la République, Khaled Nouri a indiqué que cette rencontre avait été l'occasion de discuter des «questions d'intérêt commun, y compris celles relatives aux wilayas frontalières et aux moyens de développer ces régions».
«La rencontre a également permis d'aborder la question de la contrebande et de la sécurisation des frontières et leurs répercussions sur l'économie des deux pays», a ajouté le ministre tunisien de l'Intérieur.
Depuis 2021, l'Algérie et la Tunisie ont enclenché une nouvelle dynamique de coopération et de partenariat.
Plusieurs accords ont été signés, touchant des secteurs aussi variés que la justice, l’environnement, l’énergie, la pêche, l’industrie pharmaceutique ou encore le développement des zones frontalières.
Ces initiatives témoignent d’une volonté partagée d'aller au-delà des seules questions sécuritaires et de poser les bases d’un véritable partenariat économique et social. Amel Blidi