La commission mixte algéro-française Histoire et mémoire devrait tenir une réunion la semaine prochaine à Paris, rapportait le journal El Khabar dans son édition d’hier. Ce serait ainsi la première réunion en présentiel de cette commission nommée après la signature en août 2022 de la «Déclaration d’Alger» entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue français, Emmanuel Macron.
En avril dernier, la commission a tenu une première réunion par visioconférence. «Durant cette rencontre, les deux parties ont convenu du traitement de toutes les questions relatives à la période coloniale, la résistance et la Glorieuse guerre de libération», selon un communiqué de la Présidence algérienne, précisant qu’elles ont convenu également de «poursuivre la concertation et les contacts pour la mise en place d’un programme d’action futur, et de fixer les prochaines réunions de la commission mixte».
Selon le communiqué de l’Elysée rendu public à cette même occasion, cette commission indépendante travaillera d’abord sur les origines de la colonisation française en Algérie, au XIXe siècle, en dressant un inventaire des archives déposées en France et en Algérie, et qui traitent particulièrement de la période coloniale.
D’autres sujets seront ensuite abordés à sa diligence, concernant la période du XXe siècle, en particulier la séquence de la guerre et de la décolonisation. Il est à rappeler, à cet effet, que la commission est présidée conjointement par Benjamin Stora côté français et par l’historien Mohamed Lahcen Zighidi côté algérien.
Plusieurs grands noms de chercheurs algériens y figurent : Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui. La liste française comprend Benjamin Stora, Florence Hudowicz, conservatrice du patrimoine, Jacques Frémeaux, professeur des universités, Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur, historiens et enseignants universitaires.
Mis à part quelques déclarations vagues et générales sur les missions de cette commission, peu d’éléments ont filtré autour de la feuille de route tracée et les objectifs assignés. Ce sera en tout état de cause, un travail «de longue durée» – selon les mots de Benjamin Stora qui devrait permettre d’écrire l’histoire coloniale, en croisant les regards et permettre peut-être de reconstruire une relation plus apaisée.