Le Fonds monétaire international, qui s’est intéressé à la contribution de l’emploi à la croissance du PIB par habitant, a recensé «une baisse» dans de nombreux pays. La part de la population en âge de travailler a crû moins vite, ce que les augmentations du taux d’activité et de la part des actifs ayant un emploi n’ont pu entièrement compenser.
Le Fonds monétaire international (FMI) a affirmé, dans son dernier rapport du 31 octobre 2024 sur les perspectives économiques dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN), hormis ceux du CCG (Conseil de coopération du Golfe), que les taux de chômage dans ces pays «sont élevés dans l’ensemble».
Le rapport en question, qui met le curseur sur l’emploi des jeunes, croit percevoir pourtant un important gisement pour l’amélioration des résultats en la matière. «L’inactivité des jeunes, note-t-il, est une autre dimension qui recèle d’importantes possibilités d’amélioration dans la région MOAN.»
Il affirmera même à ce sujet que «si l’on exclut les pays du CCG (où le taux d’inactivité des jeunes est d’un peu plus de 10%), plus de 30% des jeunes de la région MOAN sont sans emploi et ne suivent ni études ni formation — une proportion bien supérieure à la moyenne du reste du monde, qui n’atteint pas les 20%».
Les raisons ? Cette institution de Bretton Woods y voit plusieurs facteurs qui pourraient expliquer ces «taux élevés d’inactivité des jeunes». Il s’agit, a-t-il indiqué, notamment de «l’inadéquation entre les systèmes d’éducation ou de formation et les besoins du marché du travail, la rigidité des marchés du travail où la protection des travailleurs en poste est forte et les incitations à l’embauche des jeunes rares, et des structures économiques où la richesse est concentrée dans quelques secteurs (tels que les produits de base) qui ne créent pas de possibilités d’emploi à grande échelle (OIT, 2015)».
Bien que les taux d’inactivité des jeunes aient diminué au fil du temps et que les écarts avec les adultes (écarts en fonction de l’âge) se soient réduits, note-t-il, ces écarts restent «particulièrement importants» dans les pays de la région MOAN non membres du CCG. Le Fonds monétaire international, qui s’est intéressé à la contribution de l’emploi à la croissance du PIB par habitant, a recensé «une baisse» dans de nombreux pays.
La part de la population en âge de travailler a crû moins vite, ce que les augmentations du taux d’activité et de la part des actifs ayant un emploi, a-t-il affirmé, n’ont pu entièrement compenser. Le FMI note à ce propos que «la population en âge de travailler est définie comme l’ensemble des personnes âgées de 15 à 64 ans».
«Dans la région MOAN hors CCG, écrit-il, la part de la population active ayant un emploi a augmenté ces dernières années. Néanmoins, ces améliorations n’ont pas suffi à compenser le ralentissement de la part de la population en âge de travailler, ce qui a engendré, au fil du temps, une baisse globale de la contribution de l’emploi par habitant à la croissance.»
Si dans les pays du CCG et de la région CAC, des progrès ont été réalisés pour augmenter le taux d’activité des femmes et réduire le chômage des jeunes, fait observer le rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales de fin octobre 2024, il n’en est pas de même pour la région MOAN et le Pakistan.
Des défis importants restent en effet à relever dans ces pays, a-t-il souligné. «Bien que la participation des femmes au marché du travail ait augmenté au cours des dernières décennies (sauf pour la région CAC, où elle était déjà élevée), les taux d’inactivité des femmes dans la région MOAN hors CCG restent supérieurs à la moyenne du reste du monde», note le rapport.
Etablissant une comparaison entre les hommes et les femmes, ce texte conclut à «d’importants écarts de taux d’activité» entre hommes et femmes en comparaison avec d’autres régions. «Dans les pays du CCG, le taux d’inactivité des femmes, bien qu’ayant diminué au cours des 20 dernières années grâce à la mise en œuvre active de réformes visant à diversifier l’économie, reste supérieur aux niveaux observés ailleurs», a-t-il relevé.