Réduction de la pauvreté et des inégalités : L’OIT fixe les normes d’un «salaire décent»

18/03/2024 mis à jour: 07:01
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Photo : D. R.

Salaire décent, salaire vital ? «On observe une tendance mondiale positive à long terme en ce qui concerne les salaires moyens.

Pourtant, des millions de travailleurs dans le monde – dans les économies formelle et informelle – continuent de percevoir des salaires très bas par rapport au coût de la vie et vivent dans la pauvreté.

Ces travailleurs et leurs familles n’ont pas les moyens de se procurer une alimentation saine, un logement décent, des soins médicaux ou de scolariser leurs enfants.»

Le constat est celui de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui souligne, au terme d’un accord sur la question du «salaire vital» conclu lors d’une réunion d’experts sur les politiques salariales, et approuvé le 13 mars par son conseil d’administration, que «les salaires décents sont essentiels au développement économique et social et à la promotion de la justice sociale».

L’OIT est ainsi parvenue à un accord sur la question du «salaire vital». Si depuis des années en effet les salaires réels ont évolué de manière positive dans le monde, en augmentant d’année en année depuis 2006, ils ont en revanche diminué en 2022 en raison de l’accélération brutale de l’inflation.

Au cours de cette période, affirme-t-elle, la progression moyenne des salaires réels a été plus rapide dans les pays en développement que dans ceux à revenu élevé.

Ce faisant, le revenu salarial dont il s’agit «joue également un rôle essentiel dans la réduction de la pauvreté et des inégalités et dans la garantie d’une vie décente et digne», a-t-elle indiqué.

Les experts ont, dans un rapport de cette organisation publié sur son site, expliqué le concept de salaire vital qui, selon elle, fait référence au «niveau de salaire nécessaire pour assurer un niveau de vie décent aux travailleurs et à leur famille, compte tenu des circonstances du pays et calculé pour le travail effectué pendant les heures normales de travail».

Y aurait-il alors un niveau de salaire de référence qui devrait être appliqué partout dans le monde ? L’accord en question, a-t-on relevé, stipule que l’estimation du salaire vital doit suivre «un certain nombre de principes, notamment l’utilisation de méthodologies fondées sur des preuves et de données solides, la consultation des organisations de travailleurs et d’employeurs, la transparence, la mise à disposition du public et la prise en compte des contextes régionaux et locaux et des réalités socioéconomiques et culturelles».

Et ensuite de préciser : «Le salaire vital ne devrait pas suivre une approche unique et devrait refléter les différences locales ou régionales au sein des pays.» Le salaire vital devrait être obtenu par des processus de fixation des salaires conformes aux principes de l’OIT, a-t-on indiqué.

Le rapport souligne l’importance de renforcer «le dialogue social et la négociation collective». De même qu’il rappelle également que «les besoins des travailleurs et de leurs familles et les facteurs économiques sont les deux piliers des processus de fixation des salaires».

En Algérie, en dépit des petits ajustements opérés par le gouvernement au niveau des salaires, en accordant une exonération de l’IRG au profit des bas salaires et en ramenant à la baisse le calcul de l’IRG (impôt sur le revenu global), la question reste posée au sujet de l’impact de l’inflation et de la santé du dinar, sur le pouvoir d’achat des ménages.
 

 

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