Recul temporaire des prix du pétrole : Le marché se calme en attendant la riposte iranienne

09/04/2024 mis à jour: 02:12
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Le retrait de quelques troupes de l’armée sioniste du sud de la bande de Ghaza avant l’entame des négociations avec le Hamas pour un éventuel cessez-le-feu a donné un signe d’apaisement au marché pétrolier. 

Hier, et en séance d’ouverture des marchés, les prix du baril de Brent ont perdu plus d’un dollar, tombant ainsi sous la barre de 90 dollars. Ainsi, le prix du baril de Brent a affiché 89,69 dollars le baril, en se délestant de 1,48 dollar ou 1,6%, alors que le West Texas Intermediate s’est vendu à 85,54 dollars le baril, en baisse de 1,37 dollars ou 1,5%. Le niveau des prix demeure tout de même bien au-dessus de la moyenne et le recul des cours pourrait être momentané car les facteurs de hausse sont nombreux et les observateurs attendent de voir notamment la nature de la réaction iranienne après l’attaque israélienne ayant ciblé son ambassade en Syrie. 

«Cela pourrait être juste un recul temporaire car l’évènement n’a apporté aucun changement fondamentale», déclare à Reuters Tina Tneg, analyste indépendante basée à Auckland. Les prix du pétrole ont pour rappel grimper la semaine dernière de plus de 4%, leur plus haut depuis octobre 2023, en raison des ruptures d’approvisionnement et de l’attaque israélienne contre l’Iran le 1er avril. La semaine en cours débute quant à elle avec des nouvelles de l’envoi de représentants par le Hamas et l’entité sioniste en Egypte afin d’ouvrir des négociations sur le cessez-le-feu avant les vacances de l’Aïd. L’inquiétude ne quitte toutefois pas les investisseurs qui s’attendent à une riposte iranienne devant fortement impacter le marché pétrolier. 

L’Iran est pour rappel un grand producteur de pétrole et membre de l’Organisation de l’OPEP. Le ministre de la Défense de l’entité sioniste, Yoav Gallant, a déclaré que son état était «prêt à faire face à tout scénario pouvant survenir avec l’Iran». 

Le marché restera donc tendu pour quelques temps encore et soumis à la volatilité. Le maintien de la décision des pays de l’alliance OPEP+ de réduction de l’offre de pétrole, participe à garder l’équilibre sur un marché du brut de plus en plus sensible aux tensions géopolitiques. 

 L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, a décidé, comme prévu, d’augmenter les prix de vente officiels de toutes les qualités de brut vers l’Asie en mai, et ce, dans un contexte de resserrement de l’offre de pétrole lourd. De l’autre côté de la planète, et plus précisément au Mexique, un incendie a frappé samedi une plate-forme offshore exploitée par la compagnie pétrolière nationale Pemex, qui avait auparavant annulé jusqu’à 436 000 barils par jour d’exportations de brut en avril. Les investisseurs sont rivés sur les indices des prix à la consommation aux Etats-Unis et en Chine, qui doivent être publiés la fin de la semaine en cours. 

Il s’agira d’obtenir des indices supplémentaires sur le calendrier des éventuelles réductions de taux de la Fed et d’évaluer la santé économique des deux plus grands consommateurs de pétrole au monde. Les analystes de Goldman Sachs estiment que malgré la demande déjà solide, le prix du Brent demeurera sous la barre des 100 dollars en raison de «l’absence de nouveaux impacts géopolitiques sur l’offre de pétrole et une capacité élevée conduira l’OPEP+ à augmenter sa production au troisième trimestre». 

Une réunion des ministres de l’alliance JMMC, tenue mercredi dernier, n’a pourtant pas jugé utile de suspendre la décision de limitation de l’offre prévue jusqu’à la fin juin prochain. La prochaine réunion du comité ministériel aura lieu le 1er juin, et d’ici cette date,  l’évolution géopolitique déterminera l’orientation des marchés. 
 

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