Rapport de la Banque mondiale : Les prix des produits de base devraient baisser jusqu’en 2026

04/11/2024 mis à jour: 15:35
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Photo : D. R.

Au cours de l’année écoulée, le conflit au Moyen-Orient a entraîné une forte volatilité des cours du pétrole, en raison notamment de la crainte de dommages aux infrastructures pétrolières et gazières des principaux producteurs si le conflit venait à s’intensifier.

Les prix mondiaux des produits de base en 2025 devraient tomber à leur plus bas niveau depuis cinq ans, dans un contexte de surabondance de pétrole si importante qu'elle limitera probablement les effets sur les prix d'un conflit plus large au Moyen-Orient. Néanmoins, les prix globaux des matières premières resteront supérieurs de 30% à ce qu'ils étaient au cours des cinq années précédant la pandémie du COVID-19», selon le dernier rapport Commodity Markets Outlook de la Banque mondiale (BM).

L’an prochain, selon un communiqué de la BM le 29 octobre dernier, «l'offre mondiale de pétrole devrait excéder la demande de 1,2 million de barils par jour en moyenne, un chiffre qui n'a été surpassé que deux fois auparavant, lors des mesures de confinement liées à la pandémie de 2020 et de l'effondrement des cours en 1998». Explication : l’excès de l’offre en question est dû, en partie, au fait qu’en Chine, la demande de pétrole a pratiquement stagné depuis 2023 «en raison d'un ralentissement de la production industrielle et d'une augmentation des ventes de véhicules électriques et de camions fonctionnant au gaz naturel liquéfié».

En outre, plusieurs pays hors OPEP+ devraient «accroître» leur production. «L’OPEP+ elle-même maintient d’importantes réserves — 7 millions de barils par jour —, soit près du double du niveau constaté en 2019, à la veille de la pandémie», a encore relevé la BM. Celle-ci affirme ainsi qu’entre 2024 et 2026, les cours mondiaux des produits de base devraient chuter de près de 10%.

«Les prix des denrées alimentaires, a-t-elle précisé, devraient reculer de 9% cette année et de 4% supplémentaires en 2025 avant de se stabiliser, mais ils resteront supérieurs de près de 25% à leur niveau moyen sur la période 2015-2019.» S’agissant des prix de l'énergie, les prévisions indiquent «un fléchissement de 6% en 2025 puis d'encore 2% l'année suivante». Et ensuite de faire remarquer que si cette double baisse devrait permettre aux Banques centrales de «maîtriser plus facilement l'inflation», une escalade des conflits armés risque de «compromettre cet effort».

Le prix du Brent devrait tomber à 73 dollars

Au cours de l’année écoulée, le conflit au Moyen-Orient a entraîné une forte volatilité des cours du pétrole, en raison notamment de la crainte de dommages aux infrastructures pétrolières et gazières des principaux producteurs si le conflit venait à s’intensifier. En supposant que cela ne se produise pas, le prix moyen annuel du Brent devrait tomber à 73 dollars en 2025, son niveau le plus bas depuis quatre ans, contre 80 dollars le baril cette année.

Le rapport anticipe une possible réduction de l’offre mondiale de pétrole de 2%, soit 2 millions de barils par jour, si le conflit s’intensifiait d’ici la fin de l’année. Il redoute des perturbations d’une ampleur «comparable à celles provoquées par la guerre civile en Libye en 2011 et la guerre en Irak en 2003». Si une situation similaire devrait se reproduire, note la BM, les prix du Brent augmenteraient fortement dans un premier temps, pour atteindre un pic de 92 dollars le baril.

En revanche, les producteurs de pétrole qui ne sont pas touchés par le conflit pourraient rapidement réagir à une telle hausse des cours en augmentant leur production. Par conséquent, la flambée des prix pourrait être «relativement brève», et le cours du pétrole s’établirait «en moyenne à 84 dollars le baril en 2025».

Huit membres de l’OPEP+ prolongent leurs coupes de production

Plusieurs membres de l’OPEP+, dont l’Arabie Saoudite et la Russie, ont annoncé hier une extension de leurs coupes de production de pétrole jusqu’à fin décembre, reportant ainsi la réouverture des vannes face à des cours en berne. Les huit pays «ont convenu de prolonger d’un mois leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour», a indiqué l’Alliance dans un communiqué.

Premières livraisons de gaz naturel vers la Tchéquie

Le groupe Sonatrach a entamé la livraison des premières quantités de gaz naturel vers la Tchéquie à travers le gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie, a-t-il annoncé hier dans un communiqué. «Sonatrach a entamé, en date du 1er octobre 2024, la livraison des premières quantités de gaz naturel à la compagnie tchèque CEZ, dans le cadre d’un contrat d’achat et de vente de gaz naturel conclu dernièrement par les deux compagnies», a précisé la même source. Ce gaz, destiné à la fourniture de la République Tchèque, est transporté à travers le gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie, a fait savoir le communiqué.

Cette livraison intervient après «la conclusion des négociations fructueuses ayant duré deux années» entre les deux parties et constitue «le premier jalon de coopération entre les deux compagnies, en vue de consolider leur relation à plus long terme», a souligné également la compagnie nationale. Ce premier contrat permettra à Sonatrach de «conquérir une part du marché gazier tchèque et de renforcer également son rôle de fournisseur fiable de long terme en gaz naturel du marché européen», a-t-on encore indiqué de même source. 

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