Donald Trump est déterminé à mettre en place un nouvel ordre mondial basé sur la loi du plus fort, sur l’injustice, le déni des droits des faibles. Il signe des décrets à la hussarde, sans demander conseil à quiconque, sans respecter le droit et la légalité internationaux.
Il a trouvé sur son chemin un complice plein de suffisance, assoiffé de sang, surtout s’il est palestinien, et prêt même à s’opposer aux démocrates israéliens pour peu que ces derniers n’abandonnent pas une de leurs principales revendications. L’arrestation de Benyamin Netanyahu et sa traduction devant la justice pour malversations financières, entre autres. Pour éviter une telle humiliation, il est prêt à entraîner Israël dans une guerre permanente.
Pour cela, il doit trouver des sujets conflictuels. Après avoir déversé des tonnes de bombes sur Ghaza et la Cisjordanie afin de massacrer le maximum de Palestiniens et inciter les survivants à quitter la région. Son esprit machiavélique ne l’a pas trompé. Il a lancé un projet qui va attiser la colère des Palestiniens et provoquer chez eux des réactions de désespoir.
Le génocide déclenché le 8 octobre 2023 pourra alors se poursuivre. Il a soumis à la Knesset un projet de loi pour transformer le nom de Cisjordanie en «Judée-Samarie», c’est-à-dire il veut gommer définitivement le nom de Cisjordanie, un nom qui rappelle trop la Palestine. Ainsi, après avoir spolié le peuple de sa terre, après avoir détruit ses oliviers et ses puits, après l’avoir poussé à l’exode, voilà qu’il s’attaque à un autre aspect de l’identité palestinienne. La Cisjordanie, qui était sous administration jordanienne, a été occupée en juin 1967 par l’armée israélienne, une occupation non reconnue par la communauté internationale.
Peu importe si la justice et la légalité internationales sont piétinées. L'oncle Sam veille au grain. Il utilise à outrance sa puissance militaire, financière, diplomatique pour rendre licite ce qui est illicite. La réponse a été très rapide. Des élus républicains ont proposé à la Chambre des représentants et au Sénat un projet de loi qui interdira, s’il est adopté, l’utilisation de «Cisjordanie» en lieu et place de «Judée-Samarie».
Pour preuve de sa détermination d’aller dans le même sens, la Maison-Blanche a interdit à un photographe d’assister à une conférence de presse parce que son agence refuse d’écrire «Golfe de l’Amérique» au lieu de «Golfe du Mexique», selon le changement de nom imposé par Trump. A qui le locataire de la Maison-Blanche a réduit les Etats-Unis, c’est-à-dire en imposant le diktat des plus puissants. «Les droits légaux et historiques du peuple juif sur la Judée-Samarie remontent à des milliers d’années», prétend un sénateur de l’Arkansas ,Tom Cotton.
Un argumentaire qui ne tient pas la route car, dans un tel cas, la planète vivrait avec des guerres sanglantes en permanence. Durant son premier mandat, Trump avait annoncé qu’il soutenait la politique expansionniste d’Israël. A peine revenu au pouvoir, les parrains de la guerre totale n’ont pas attendu longtemps pour montrer leurs dents. Il suffit de prononcer désormais son nom pour que les extrémistes sortent de leurs tanières, prêts à en découdre avec l’humanité.
Avec lui, la loi de la jungle va s’imposer. Le faible n’aura pas de place dans le trumpisme, Israël a trouvé avec Trump l’homme qu’il faut pour assouvir ses ambitions les plus folles et les plus dangereuses. Netanyahu a trouvé chaussure à son pied. Il peut bombarder, tuer massivement les innocents, agresser le voisinage immédiat ou lointain.
Personne ne pourra l’arrêter. D’ores et déjà Netanyahu a annoncé qu’il gardera 5 sites au Sud-Liban pour renforcer sa sécurité alors que le Conseil de sécurité lui a donné jusqu’au 18 février pour retirer ses troupes. Trump, en tant que président d’un pays membre permanent du Conseil de sécurité et à ce titre responsable de la paix et la sécurité à travers le monde, n’a pas levé le petit doigt pour le ramener à la raison. Le contraire aurait été surprenant pour un partisan du chaos. Rien ne dit si Tsahal se retirera un jour.
J’y suis, j’y reste, semble dire le Premier ministre israélien. Dans le chaos ambiant dans la région, il faut s’accrocher pour concrétiser un rêve israélien : s’emparer du Sud-Liban, c’est contrôler le fleuve Litani, qui a créé un éden dans une région connue pour aridité. Tant que Trump est là… surtout que sa détermination de s’approprier Ghaza pour y créer un autre Las Vegas est sans faille.
Israël a déjà créé un bureau chargé de recenser les candidats ghazaouis à la déportation. Plus personne n’ose élever la voix pour dénoncer le déni de justice qui pollue l’astmosphère du Proche-Orient. Les pays arabes semblent tétanisés et ne trouvent pas leur repère. Où est Octobre 1973 qui a vu les Arabes se mobiliser comme un seul homme pour combattre Israël et les injustices qu’il engendre.
Parce que la ferveur populaire était au rendez-vous, deux hommes, Houari Boumediène et le roi Fayçal d’Arabie Saoudite, ont su mobiliser les dirigeants arabes pour apporter une réponse à l’arrogance de l’Occident. Les pays producteurs de pétrole ont cessé le pompage de l’or noir jusqu’à ce que les Occidentaux sortent enfin de leur égoïsme et considèrent les pays arabes comme un partenaire sérieux.
Le monde entier va connaître un chaos pétrolier qui va redonner sa dignité aux citoyens arabes et pousser les pays riches à se pencher enfin sur la question palestinienne. Israël, qui s’agitait seul sur la scène, prend enfin conscience de l’existence du peuple palestinien. Le monde ne sera plus ce qu’il était. L’embargo arabe a donné ses fruits. On parlera désormais de l'avant et après Octobre 1973.
Les USA et Israël ont fait une erreur impardonnable. L’idée de déporter les Palestiniens ailleurs que sur leur terre ancestrale a été reçue comme une gifle qui a humilié profondément le citoyen arabe. Il appartient désormais aux Arabes de relever le défi et de laver l’honneur terni.
Il ne faut rien attendre de Trump. Il ne respecte rien, n’a pas de principes. Il ne croit qu’à la force, comme on le voit avec son rapprochement sans complexe avec les autocrates. Il n’a pas hésité à insulter un chef d’Etat publiquement et sans raison. Il ne sera jamais un homme de pays parce qu’il croit à la loi du plus fort. A la fin de son second mandat, il ne laissera pas de bons souvenirs à travers le monde et surtout aux Etats-Unis.