Projet d’investissements publics : Des faiblesses structurelles entravent le développement local

25/12/2024 mis à jour: 14:05
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Des travailleurs de Netcom engagés dans le nettoiement de la capitale - Photo : D. R.

Pour asseoir un développement local équilibré via l’atteinte des objectifs assignés aux projets d’investissements publics, il y a lieu d’aller, selon les spécialistes, vers plus d’efficacité dans la gestion des délais de réalisation et la maîtrise des coûts de réalisation.

Inscrite parmi les priorités des pouvoirs publics, la prise en charge des besoins des populations en matière de développement local, un dossier en débat depuis des années, figure parmi les principales questions abordées hier lors de la rencontre des walis présidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Dans son discours à l’ouverture de la réunion, le Président a essentiellement mis l’accent sur la gestion des deniers publics parlant d’une gouvernance basée sur «l’équité et la rigueur».

Deux conditions phares pour asseoir un développement local équilibré loin des distorsions régionales. Des distorsions dont l’origine est liée notamment aux retards accusés dans la réalisation des projets d’infrastructures. C’est en effet l’une des sources majeures des déséquilibres régionaux mais aussi du gaspillage des deniers publics puisque les retards engendrent des dépenses supplémentaires à travers la réévaluation des coûts des projets. Les exemples sont nombreux dans ce cadre. Le problème est d’ailleurs régulièrement soulevé lors des différentes rencontres officielles.

Dans ce sillage, le rôle de la Caisse nationale d’équipement et de développement (CNED) est fortement attendu, sa mission étant de travailler pour l’accroissement de l’efficience de la dépense d’équipement de l’Etat, sur l’amélioration du processus d’évaluation, de réalisation et de suivi des grands projets d’infrastructures économiques et sociales et sur l’optimisation des coûts de financement des grands projets. La CNED s’est justement penchée sur cette problématique en collaboration avec le Centre de recherche en économie appliquée au développement (Cread) début décembre.

Les deux parties sont liées par une convention-cadre de partenariat signé en 2018 (renouvelée fin septembre dernier) et portant sur le transfert d’expertise dans le domaine du management et de l’évaluation des projets d’infrastructures. La CNED et le Cread ont en effet organisé le 9 décembre une journée d’étude sur la «Gestion efficace des délais dans les grands projets d’infrastructures : Identifier les causes des retards et élaborer des solutions». L’objectif étant d’aller vers plus d’efficacité pour une atteinte maximale des objectifs assignés aux projets d’investissements publics et, par ricochet, pour de meilleures conditions socioéconomiques au niveau local.

Surcoûts importants

Dans ce cadre, une large réflexion a été lancée sur la base d’approches théoriques concernant les causes profondes des retards enregistrés, notamment dans la réalisation des projets de construction et d’infrastructures de transport. Les participants à la rencontre de la CNED et du Cread ont conclu qu’il s’agit en particulier de causes liées à des insuffisances et des faiblesses intrinsèques à la maturation des projets et à leur planification.

Mais aussi à des contraintes d’ordre opérationnel et à des insuffisances de management des travaux. Les retards traduisent en effet des faiblesses structurelles en matière de gouvernance des projets et ayant des conséquences systémiques, induisent des surcoûts importants, entravant l’atteinte effective des objectifs fixés et génèrent des inefficacités socioéconomiques, selon les participants à la rencontre.

«Une gestion efficace des délais constitue une condition indispensable pour répondre aux aspirations de la société, promouvoir la bonne gouvernance et maximiser les bénéfices sociaux, économiques et environnementaux des projets à grande échelle», ont-il relevé. Et d’insister sur la nécessité d’apporter des améliorations en matière de planification des projets et de management des risques.

Comment ? «En veillant en particulier sur la bonne maturation des études de projets, préalablement au lancement des travaux, en adoptant les bonnes pratiques, en procédant à des évaluations en continu, de manière rétrospective, proactive et prospectiviste de la mise en œuvre de ces projets et en renforçant la coordination entre les parties prenantes», ont-il expliqué, selon les détails publiés sur le site de la CNED. D’où l’accent sur la mise en place de mécanismes et d’espaces de collaboration durable entre 
chercheurs, décideurs et acteurs économiques.

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