En visite dans la wilaya, le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, a exprimé son insatisfaction quant au taux d’avancement des projets et de la consommation des budgets alloués.
En visite d’inspection de deux jours dans la wilaya de Khenchela, le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, était en «mission commandée» pour s’enquérir de l’évolution des projets inscrits dans le programme complémentaire de développement dans cette région et qui accuse d’importants retards, au point de provoquer la réaction du président de la République, qui suit de très près ce programme décidé suite à ses instructions.
Pour rappel, ce programme avait fait l’objet d’une réunion du gouvernement le 12 décembre 2021, présidée par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, tenue pour la première fois de l’histoire hors d’Alger, et dans cette même wilaya. Un programme qui a bénéficié d’une enveloppe de 95,2 milliards de dinars pour réaliser 59 opérations dans 14 secteurs.
Près de deux ans après, le programme n’avance pas selon la volonté des hautes autorités du pays. «J’ai été chargé par le président de la République d’effectuer cette visite depuis des semaines, mais des contraintes nous ont empêché de venir. Il faut savoir que le président de la République accorde une très grande importance à la réalisation de ce programme. Je ne vous cache pas que nous ne sommes pas satisfaits de la cadence d’avancement des projets ni du taux de consommation des budgets.
C’est pour cela que nous sommes là avec les cadres du ministère pour examiner les problèmes et les difficultés rencontrés, notamment en matière de procédures et de moyens de réalisation, mais aussi d’autres contraintes liées à certaines pratiques», a déclaré Brahim Merad lors d’une rencontre avec les autorités de la wilaya.
Le ministre de l’Intérieur a rappelé le contexte dans lequel a été décidé ce programme et ses objectifs. «Ce programme est exceptionnel, il doit être réalisé dans les délais fixés pour que la population de la wilaya puisse en bénéficier, sachant que cette région a accusé des retards considérables en matière de développement surtout que des contrées demeurent privées de soins, de routes, d’écoles, d’eau et autres», a-t-il ajouté.
Pour le ministre, la wilaya de Khenchela qui jouit d’une situation importante doit bénéficier de tous ces projets pour accomplir son vrai rôle économique dans la région.
Un taux de réalisation global de 27%
Il faut noter que sur les 59 opérations programmées, 16 seulement ont été achevées, ce qui représente un taux global de 27%, alors que le taux de consommation des budgets n’a pas dépassé le seuil de 16%, selon les chiffres avancés par le ministre de l’Intérieur, lors de l’exposé présenté, mardi devant les autorités de la wilaya.
Des chiffres jugés inacceptables au vu des moyens financiers énormes débloqués par l’Etat. «Nous devons examiner ce programme projet par projet, identifier les raisons du retard et trouver les solutions», a indiqué le ministre. Ce dernier n’a pas manqué de souligner que les petites opérations sont sur la bonne voie, alors que les grands projets n’ont pas été livrés dans les délais.
Toutefois, la seule satisfaction est survenue à la fin de la visite, hier mercredi, quand le ministre a inspecté le projet de réalisation de la ligne ferroviaire Khenchela-Aïn Beida (wilaya d’Oum El Bouaghi) qui s’étend sur 51 km, ayant bénéficié d’une enveloppe de 51 milliards de dinars, soit plus de la moitié de tout le programme.
Sur place, les responsables de l’Anesrif, entreprise chargée de la réalisation, ont tenu l’engagement de le réceptionner avant la fin de l’année en cours. Un engagement qui a été salué par le ministre de l’Intérieur.
Pour rappel, le même responsable avait tenu une rencontre mardi soir, avec les représentants de la société civile porteuse de nombreuses revendications de la population de la wilaya dans les secteurs du logement, de la santé, de l’éducation, des travaux publics et de la nécessité de programmer des projets pour les communes de la partie sud de la wilaya.
Le ministre a inspecté, dans la journée de mercredi, cinq projets dans les secteurs des travaux publics, l’hydraulique, l’énergie, l’industrie et le transport.