Produits de large consommation : Un office pour l’achat de récoltes auprès des agriculteurs

02/05/2023 mis à jour: 01:13
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Le président de la République instaure désormais un nouveau mode de gestion des stocks agricoles et réduit le nombre d’intermédiaires - Photo : H. Lyès

Il s’agit essentiellement, à travers cette mesure, d’assurer l’équilibre du marché national, selon le communiqué du Conseil des ministres. L’office sera en effet chargé de l’achat, auprès des agriculteurs, de toutes les récoltes agricoles de large consommation, fruits et légumes compris, pouvant être stockées, à l’exemple de l’oignon, l’ail et la pomme de terre.

Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a signé officiellement, lors du dernier Conseil des ministres, la fin du Système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac), mis en place pour rappel en 2008.

En ordonnant à l’issue de cette réunion la création d’un office chargé de l’achat, auprès des agriculteurs, de tous les produits de large consommation, le président de la République instaure désormais un nouveau mode de gestion des stocks agricoles et réduit le nombre d’intermédiaires dans un secteur où la spéculation bat son plein.

Et ce, en dépit de toutes les mesures prises jusque-là pour freiner ce phénomène, qui est à l’origine de la hausse des prix et des perturbations dans l’approvisionnement du marché. L’expérience vécue durant le mois de Ramadhan avec la flambée du prix de l’oignon sec, qui a atteint des sommets sans précédents, illustre clairement la mainmise des spéculateurs dans le circuit de commercialisation des produits agricoles. C’était également le cas fin 2021-début 2022 avec la pomme de terre.

L’ail n’a pas aussi manqué à ces perturbations, qui ont causé l’envolée des prix. En effet, à chaque fois, des produits agricoles fortement demandés par les consommateurs subissent des crises, ce qui déteint sur le pouvoir d’achat des ménages.

Les agriculteurs de leur côté subissent de lourdes pertes n’ayant pas, à leur niveau, les moyens de stockage. Ils sont d’ailleurs obligés dans certains cas de jeter leurs récoltes. Ce qui est arrivé à maintes reprises à l’est du pays avec la tomate.

Le nouveau système décidé par Abdelmadjid Tebboune vise ainsi à mettre fin à toutes ces situations et protéger aussi bien le consommateur que le producteur. Il s’annonce comme un appui à l’Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev). Le communiqué rendu public à l’issue du Conseil des ministres le dit clairement.

«L’effort de l’agriculteur demeure une ligne rouge à ne pas franchir», indique le document en question, dans lequel le président Tebboune «a enjoint, avec fermeté, au ministre de l’Agriculture de mettre en place un office chargé de l’achat, auprès des agriculteurs, de toutes les récoltes agricoles de large consommation, fruits et légumes compris, pouvant être stockées, comme l’oignon, l’ail et la pomme de terre». Il s’agit essentiellement, à travers une telle mesure, d’«assurer l’équilibre du marché national», précise encore la même source.

Il reste maintenant à détailler les modalités de fonctionnement et de gestion de cet office, dont la création a déjà été recommandée par les spécialistes du secteur. Il est attendu dans ce cadre la mise en place d’une chaîne de distribution performante, le contrôle des opérations de contrôle post-récolte, de fixer une période pour le stockage en fonction de chaque produit et d’établir un calendrier de déstockage pour éviter toute forte de spéculation.

Aïssa Manseur, expert agricole, a déjà relevé ces points, alors que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a mis, à l’occasion de ses sorties médiatique, le rôle efficace des offices sous tutelle de son département dans la supervision des filières agricoles stratégiques, à travers l’accompagnement technique et logistique des professionnels.

Mais également dans la préservation de la production, l’approvisionnement et la régulation des marchés en cas de hausse des prix ou de pénuries.

Faudrait-il rappeler dans ce cadre le rôle de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) dans la régulation du marché des légumineuses en 2022 à un prix de référence (lentilles à 100 Da et pois chiches à 120 Da), suite à l’augmentation des prix de ces produits sur les marchés national et international.

L’OAIC est intervenu, par ailleurs, pour l’exécution du programme d’importation et de constitution du stock stratégique de céréales, après l’avènement de la crise russo-ukrainienne.

 

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