C’est une autre distinction pour la littérature algérienne en général et son roman en particulier. La talentueuse écrivaine Kaouther Adimi vient de décrocher le prix Montluc Résistance et Liberté 2023 pour son roman Au vent mauvais, paru aux éditions du Seuil.
La cérémonie de remise du prix a eu lieu, vendredi, à Lyon, en France. Le prix Montluc est un prix littéraire de la création artistique récompensant des ouvrages, des productions visuelles et audiovisuelles ou des initiatives particulières qui favorisent l’analyse, la réflexion, la revalorisation des valeurs de résistance et de liberté et en promeuvent l’actualité.
Le roman de Kaouther Adimia été sélectionné avec quatre autres finalistes, à savoir Un Homme sans titre, de Xavier Le Clerc, Le Colonel ne dort pas, de Émilienne Malfatto, Mairesse pour Consolée, de BéataUmubyeyi et La princesse de Zanzibar de Abdelaziz Baraka Sakin.
Dans sa parole de finaliste, la jeune romancière algérienne a retracé ce qui serait la genèse de son roman. «Il y a quelques années, une jeune fille m’a interpellé lors du Salon du livre d’Alger pour me demander comment faire pour résister ?
Elle a ajouté : ‘Oui, comment faire pour être libre dans un pays qui ne le permet pas toujours ?’ J’ai eu un temps d’arrêt, un temps de réflexion.
Il me semblait que ce questionnement devrait être l’une des grandes questions de notre vie», confie-t-elle. Elle ajoute : «Mon cinquième roman Au vent mauvais, raconte la destinée de deux personnages pris dans les tourments de l’histoire, la grande, et racontent aussi comment les guerres ont façonné leurs destinées…et la mienne aussi.
Comment résister, comment rester libre, ou comment devenir libre, sont des questions cruciales pour Tarek et Leïla, personnages de ce roman. Je ne sais pas s’il y a une seule réponse. J’espère bien que non ! De mon côté, je crois que j’ai réussi à arracher ma liberté, à me construire, à devenir qui je voulais être, en résistant tous les jours.
C’est-à-dire que toutes les fois où quelqu’un, souvent un homme d’ailleurs, a tenté de restreindre ma liberté, j’ai opposé une forme de résistance. Il me semble que c’est là une chose nécessaire. Tenter de résister partout sans jamais penser ou laisser penser que ce n’est pas bien grave de céder un peu de sa liberté. C’est épuisant, c’est nécessaire.»
Kaouther Adimi est auteure de plusieurs autres œuvres et lauréate d’une longue liste de prix littéraires et distinctions, entre autres : Alger, quand la ville dort, Des ballerines de Papicha (L’envers des autres) qui a décroché le prix Vocation en 2011, Des pierres dans ma poche, Les petits de Décembre (prix du Roman Métis des lycéens), Nos richesses (prix Renaudot des lycéens), (prix du Style 2017), (Mention spéciale prix littéraire Giuseppe Primoli 2018), (Choix Goncourt de l’Italie 2018), (prix Beur FM Méditerranée 2018), Au vent mauvais (prix France Culture-Télérama), etc. Kaouther Adimi est aussi nouvelliste avec Le Chuchotement des anges et Le Sixième œuf. A son actif aussi deux pièces théâtrales intitulées : Le dernier quart d’heure (2009) et Le quai des fleurs (2022).