Le journaliste d’El Watan Nourredine Nesrouche sera entendu, mardi 1er mars, par le juge d’instruction près le tribunal de Constantine. C’est ce que nous avons appris, hier, auprès de l’un de ses avocats, Boudjemaa Ghechir.
«Le juge d’instruction va l’entendre sur le fond et il décidera après des suites à donner à cette affaire. Soit il classera le dossier, soit il l’enverra devant le tribunal pour un procès», déclare-t-il.
Notre collègue, rappelons-le, a été arrêté à Constantine à la fin du mois de décembre dernier par des éléments des services de sécurité qui l’ont entendu, pendant plusieurs heures, sur le contenu d’un éditorial consacré à la réussite de la transition politique au Chili, sous le titre de la «Leçon chilienne».
Il a été présenté devant le parquet de Constantine qui a décidé de le poursuivre pour «atteinte à la sûreté de l’Etat» en vertu de l’article 79 du code pénal, avant de le différer devant le juge d’instruction qui l’a placé en liberté provisoire.
Nourredine Nesrouche, pour sa part, récuse l’accusation et affirme qu’il a fait son travail de journaliste en respectant les règles élémentaires de ce métier. «Je suis journaliste et j’ai toujours fait convenablement mon travail. Je fais aussi des commentaires dans l’espace dédié à ce genre journalistique qu’est le commentaire», rappelle le journaliste, qui annonce que deux autres avocats, en l’occurrence Abdellah Haboul et Omar Alla, se sont constitués pour le défendre.
Au lendemain de la remise en liberté du journaliste, la direction d’El Watan avait rendu public un communiqué qualifiant son arrestation «d’inacceptable». «L’arrestation de Nouri nous conforte dans notre conviction que l’état des libertés d’une manière générale connaît une régression effarante dans notre pays.
Le reproche fait à notre journaliste se résume à une interprétation approximative de certains passages de son commentaire, publié dans notre édition du 23 décembre 2021. En d’autres termes, on suppose ou on croit deviner qu’il y a allusion à quelque chose de répréhensible par la loi. Cela est inacceptable d’un point de vue moral et éthique», avait précisé le même document.
Selon la même source, «les idées développées dans le commentaire de Nouri Nesrouche ont une portée politique et sociologique et doivent donc être soumises à un débat intellectuel. Elles ne peuvent pas faire l’objet d’une lecture tendancieuse tout juste pour incriminer le journaliste».