Préparation du sommet africain pour le climat : Pour une approche inclusive inspirée de la stratégie nationale

25/07/2023 mis à jour: 07:03
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Photo : D. R.

Le Sommet africain d’action pour le climat se tiendra à Nairobi, capitale du Kenya, du 4 au 6 septembre prochain. Un rendez-vous important pour le continent qui scellera, via des données probantes et analytiques, la position commune aux pays africains lors de la COP28.

A quelques semaines de la tenue du sommet en question, des réunions de haut niveau ont eu lieu entre les ministres chargés des secteurs concernés dans les 54 pays du continent. C’est le cas de l’Algérie, représentée par la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables. Fazia Dahleb a pris part récemment à une visioconférence, initiée par le chef d’Etat kenyan, président du comité des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) sur les changements climatiques (CAHOSCC).

L’Algérie a ainsi suggéré l’adoption d’«une approche inclusive pour réaliser la stratégie africaine pour le financement climatique». Les propositions exposées sont inspirées de la stratégie nationale de la prévention des risques majeurs. Il s’agit «de la mise en place d’un mécanisme africain de réponse aux catastrophes naturelles, pour une meilleure protection du continent, s’inspirant de la stratégie nationale», a préconisé Mme Dahleb.

En effet, un avant-projet de loi relatif à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable a été examiné lors du Conseil des ministres tenu le 31 mai 2023. Selon un communiqué émanant des services du Premier ministre : «Ce projet de texte abroge et remplace la loi n°04-20 du 25 décembre 2004 et vise à remédier aux insuffisances constatées dans le cadre de la mise en œuvre de ladite loi.» «Aussi, est-il expliqué dans le document, l’adapter aux nouveaux engagements internationaux en la matière, notamment l’Accord de Paris sur les changements climatiques de 2015 et le Cadre de Sendai de 2015, et à prendre en charge de nouveaux enjeux, dont les risques liés aux risques climatiques extrêmes, biotechnologiques, cybernétiques et arédiens.»

L’Afrique représente la région du monde la plus affectée par les changements climatiques et leurs conséquences socioéconomiques et environnementales. Elle subit de plein fouet de longues périodes de sécheresse, de stress hydrique et de températures caniculaires dont l’aggravation ira en croissant, selon les différents rapports émis par des experts.

«Les phénomènes météorologiques extrêmes, dont l’accélération de la désertification, l’érosion des côtes, l’extinction des espèces et la perte de l’habitat, ont des effets dévastateurs sur les économies africaines», atteste l’Organisation des Nations unies (ONU). Et pourtant, selon la même source, «l’Afrique a le moins contribué aux émissions cumulées de gaz à effet de serre, soit moins de 4% des émissions mondiales». Et convenir de l’insuffisance des mesures mondiales prises jusqu’alors : «Les mesures prises à l’échelle mondiale sont insuffisantes.

Si aucune action n’est menée, l’Afrique ne sera pas en mesure de réaliser les objectifs de développement durable (ODD) ni d’obtenir les résultats envisagés dans l’Agenda 2063 et inscrits dans les plans nationaux de développement.»

Pour le secrétaire exécutif de l’instance onusienne, Simon Stiell : «Le bilan mondial est un tournant décisif dans les efforts déployés pour lutter contre les changements climatiques. Nous avons besoin que les acteurs régionaux identifient ce qui fonctionne pour eux et qu’ils présentent à la COP28 à Dubaï des plans et des stratégies applicables au niveau régional». C’est ce à quoi s’attelleront, Etats et acteurs, lors du sommet africain du climat, qui, en parallèle, sera accompagné de plusieurs manifestations du même acabit.

L’objectif est d’apporter un appui technique afin de renforcer le Groupe africain de négociateurs (AGN) sur le climat pour mieux tenir compte des intérêts africains, et par conséquent mieux les défendre.

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