«Rencontres de la Mekerra» est un événement culturel qui se déroule à Sidi Bel Abbès pour la première fois. Il est dédié cette année au cinéaste Brahim Tsaki, originaire de la ville, décédé en septembre 2021.
Au début, l’idée était d’organiser ces rencontres dans deux villes, Alger et Sidi Bel Abbès. On s’est dit qu’on commence avec Sidi Bel Abbès. Mekerra est un oued célèbre dans la région. La symbolique est de faire bouger les eaux stagnantes. L’objectif est aussi de réhabiliter les espaces culturels.
Nous avons commencé, en juin 2023, par l’organisation du Marathon culturel. Nous avons, pour ces rencontres, programmé plusieurs activités culturelles, cinéma, théâtre, musique, littérature, etc», a expliqué le journaliste et écrivain Hmida Ayachi, initiateur de l’événement. Il a indiqué que Les amis de rencontres de la Mekerra vont prendre le relais pour organiser l’événement chaque année à la même période à Sidi Bel Abbès. «Ces amis, qui se recrutent parmi les universitaires et les artistes, vont œuvrer à organiser des activités culturelles à longueur d’année.
En 2025, les Rencontres de la Mekerra vont s’ouvrir sur la diaspora algérienne, et à partir de ces rencontres, nous allons lancer un prix pour le meilleur mobile film (vers short movies tournés par les smartphones) qui portera le nom de Brahim Tsaki. Ce concours sera encadré par les étudiants en cinéma ici à Sidi Bel Abbès, appuyés par des professionnels du 7e art. Plus tard, des journées du mobile film seront organisées.
Les Rencontres vont s’ouvrir aussi aux jeunes entrepreneurs pour prendre en compte aussi la dimension économique», a détaillé Hmida Ayachi évoquant la nécessité «d’un dialogue culturel». Il a souligné que ces premières rencontres, soutenues par la wilaya de Sidi Bel Abbès et le secteur de la culture et des arts, ont commencé par un hommage au réalisateur Brahim Tsaki, «un symbole de la ville».
«Dans une période difficile, dans les années 1990, j’ai travaillé avec Brahim Tsaki pour créer le Conseil consultatif culturel de Sidi Bel Abbès. Nous avons décidé de lui rendre hommage et de le présenter comme un modèle pour les jeunes qui veulent faire du cinéma. Et pour être franc, Brahim Tsaki a été oublié. Beaucoup de jeunes ne le connaissent pas malheureusement aujourd’hui», a regretté Hmida Ayachi.
«Histoire d’une rencontre»
Plusieurs compagnons de route de Brahim Tsaki dont le cinéaste Belkacem Hadjadj et le chercheur Mohamed Mir ont évoqué, lors d’un débat organisé à la bibliothèque principale de lecture publique Mohamed Kebbati, le parcours artistique de ce réalisateur, célèbre par son long métrage Histoire d’une rencontre.
En 1985, ce film a décroché l’Etalon de Yennenga, le grand prix du Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) au Burkina Faso.
C’est le premier film à avoir cette distinction dans ce festival. A Locarno, en Suisse, Brahim Tsaki, formé en Algérie et en Belgique, a obtenu le prix de la pour le moyen métrage Oulad el rih (Les enfants du vent) en 1981. Ce film original sur le monde de l’enfance est composé de trois parties : Œufs cuits, Djamel au pays des images et La Boîte dans le désert. Lundi 3 juin, à la bibliothèque Mohamed Kebbati, un autre débat a été organisé sur la «communication, la littérature, la traduction et la culture du public», animé par la traductrice Inaam Bayoud, la journaliste Leila Bouzidi et le directeur de la chaîne El Hayat TV Habet Hannachi.
Dans l’après- midi, deux films ont été projetés, Le citoyen Chaulet de Said Mehdaoui, sur le militant et le médecin algérien Pierre Chaulet, à la salle Tessala, et Tiayara sefra (l’avion jaune) de Hadjer Sebata, une histoire qui se déroule durant la guerre de Libération nationale, à la cinémathèque de Sidi Bel Abbès. La projection a été suivie de débats avec le public.
Sidi Bel Abbès
De notre envoyé spécial. Fayçal Métaoui