Djamaâ El Djazaïr est le témoin vivant de la grandeur du pays et son étendue spirituelle et civilisationnel. Ce n’est pas seulement un monument de pierres, mais le symbole d’un pays qui a combattu pour sa religion et son identité. C’est un des fruits de son indépendance et de sa stabilité.» C’est par ces mots que le ministre et recteur de Djamaâ El Djazaïr, Mohamed Mamoune El Kacimi El Housseini, commence son allocution prononcée, jeudi, à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de l’ouverture de l’établissement.
Selon le recteur, depuis l’inauguration par le président de la République, la commune de Mohammadia, à l’entrée est d’Alger, accueille «l’un des plus grands édifices de la Oumma». Le choix, poursuit-il, n’est pas hasardeux, mais s’explique par l’histoire des lieux où se trouvait le couvent de Charles Lavigerie (1825-1892), missionnaire français, dont les «tentatives de christianisation» de l’Algérie ont été un échec.
Cheikh El Housseini évoque un «événement important» qui permet le «renforcement de l'identité nationale et mettre en avant un Islam de paix et de modération», mots qui reviennent avec insistance dans le discours du ministre et des intervenants dans la grande salle du centre culturel de Djamaâ El Djazaïr. Pouvant accueillir jusqu’à 120 000 fidèles, la mosquée, ouverte le 25 février 2024 par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est dotée d’un minaret de 265 m de hauteur, ce qui en fait le plus grand du monde.
Elle comprend plusieurs bâtiments indépendants, disposés sur un terrain d’environ 20 hectares avec une surface brute de plus de 400 000 m2. La mosquée abrite une maison du Coran (Dar al-Quran) de 300 places. Ouverte le jour de l’inauguration, elle accueille actuellement des étudiants post-gradués en sciences islamiques et en sciences humaines. L’accent est mis, précise Cheikh El Housseini, sur l’enseignement de la «finance islamique» comme alternative.
La mosquée est dotée d’une bibliothèque de 2000 places, d’un centre de recherches sur l’histoire de l’Algérie et d’un musée d’art et d’histoire islamiques (situé dans l’un des étages du minaret). Le recteur précise que son établissement est doté d’une bibliothèque qui est la «mémoire de la nation et son trésor de savoirs». «Nous ambitionne d’atteindre un million d’ouvrages. Il en existe actuellement 100 000», dit-il en substance. La mosquée est dotée d’un centre culturel de 1500 places.
D’une superficie de 8000 m2, l’espace comprend un hall d’exposition, une médiathèque, deux amphithéâtres, un amphithéâtre de 500 places avec salle de projection, etc. Il existe également un Centre des sciences religieuses et du dialogue des civilisations, permettant, prône-t-on, de diffuser un Islam de tolérance. Un établissement devra gérer tous les compartiments de la mosquée, «dans les prochaines semaines».