Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, appelle les pouvoirs publics «à changer d’approche», notamment à l’aube des bouleversements géostratégiques majeurs que connaît le monde. «Il faut favoriser le dialogue et la recherche des compromis et des consensus pour préserver le pays, renforcer son unité et consolider sa cohésion», a insisté hier Aouchiche à l’ouverture des travaux de la session extraordinaire du conseil national, ayant pour ordre du jour l’analyse de la situation politique et la présentation d’un bilan annuel du secrétariat national et du rapport annuel du comité collégial d’éthique (CCE).
Pour faire face aux «velléités de saboter notre souveraineté» et de porter atteinte à «notre unité territoriale», le premier responsable du Front plaide pour une «ouverture politique», «le respect des libertés publiques», «l’instauration d’une véritable pluralité» et «la consécration des principes démocratiques et de l’Etat de droit». Des éléments qui constituent, insiste-t-il, les fondements mêmes «de la stabilité et du développement de notre pays».
«L’histoire nous enseigne que la fermeture engendre des tensions, qui finissent par éclater en crises sociale et politique encore plus graves», avertit Aouchiche, qui estime que «les récents développements en Syrie» et «l’effondrement inattendu et spectaculaire» du régime Bachar Al Assad préfigurent une nouvelle recomposition et de nouveaux rapports de force au Moyen-Orient et au niveau international. «Ces événements, qui risquent d’impacter les équilibres, non seulement dans la région, mais aussi au-delà, nous rappellent une vérité indéniable, à savoir que notre force est dans notre unité et notre capacité à construire une résilience en mesure de nous mettre à l’abri de ces bouleversements géopolitiques majeurs.»
C’est dans cette optique que le patron du FFS appelle à s’engager dans un grand chantier de la «souveraineté et de la résilience». Abordant un autre volet lié aux futures échéances, le premier secrétaire du FFS a d’abord commenté la décision «de mettre fin» aux fonctions de Mohamed Charfi à la tête de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
«Une mesure nécessaire, en raison des graves dérives observées lors de l’annonce des résultats préliminaires de l’élection présidentielle du 7 septembre dernier», note-t-il, mais de son avis, cette décision n’aura aucun impact si elle n’est pas suivie d’une révision des lois organiques et des textes régissant la vie politique en général, et le processus électoral en particulier. Il convient, dit-il, de revoir en profondeur la loi régissant les partis politiques «afin de leur redonner le rôle et la place qui leur reviennent de droit comme des outils réels de gouvernance, contribuant à la gestion et à l’encadrement de la vie publique».
Revoir en profondeur la loi sur les partis
Il en va de même pour les lois relatives à la commune et à la wilaya, qui doivent être, d’après le conférencier, révisées pour instaurer une nouvelle ère de gestion locale selon une approche participative et décentralisée. Dans sa prise de parole, le premier secrétaire du FFS a soutenu que ces réformes doivent viser à redonner «de la crédibilité à l’action politique en général et aux élections en particulier».
Par ailleurs, et sur le plan interne, il est prévu prochainement, selon une source proche du parti, un changement du secrétariat national au niveau de presque tous les secteurs. Le parti s’attelle a mettre au point les dernières retouches pour la cérémonie de recueillement à l’occasion du 9e anniversaire du décès de feu Hocine Aït Ahmed, moudjahid, militant et fondateur du FFS, prévue le 21 décembre au village Ath Ahmed.