Pour enrayer l’exode du personnel médical : Les praticiens spécialistes réclament une revalorisation des salaires

26/10/2023 mis à jour: 04:17
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Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) a un nouveau président. Le docteur Iddir Mohamed a été élu à la tête de cette organisation, en remplacement de Mohamed Yousfi, lors du 8e congrès tenu du 8 au 10 du mois courant.

Lors de ces assises, le syndicat a procédé au renouvellement du mandat de ses instances dirigeantes et a mis en conformité ses statuts et de son règlement intérieur avec la nouvelle loi relative à l’exercice du droit syndical qui a été approuvée par le Parlement et qui vient d’être publiée dans le Journal officiel.

A l’issue des débats, le congrès a adopté une série de résolutions rendues publiques hier, à leur tête deux revendications : la première préoccupation porte sur la mise en conformité de la prime d’intéressement avec les trois grades des praticiens spécialistes, alors que la deuxième à trait à l’«arrêt de la discrimination» en matière d’imposition.

Le congrès demande, à cet effet, au ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, d’intervenir auprès des instances concernées, particulièrement le Premier ministère pour déloquer «ces dossiers et apurer ce passif» qui constitue pour les praticiens spécialistes de la santé publique «un déni de droit». Pour les spécialistes, la prise en charge de ces préoccupations aurait «valeur d’un signal fort» des pouvoirs publics, de nature «à restaurer la confiance nécessaire au redressement du secteur».

L’autre attente exprimée par le congrès est relative à la concrétisation de l’annonce de l’abrogation du service civil faite par le chef de l’Etat en 2020 et son remplacement par des mesures incitatives, seul moyen, selon le syndicat, «de régler le problème de la couverture spécialisée» de tout le pays. Parmi ces mesures le congrès rappelle que la question du logement pour les praticiens spécialistes reste problématique, y compris du sud du pays.

Quota de logements

A ce titre, il demande au ministre de tutelle de relancer la demande de dégager auprès du gouvernement un quota national de logements de fonction et de faciliter l’accès des praticiens spécialistes aux autres formules de logement.

L’autre point sur lequel a insisté le congrès est la révision du régime indemnitaire allant dans le sens d’une revalorisation conséquente des salaires permettant, d’une part, de faire face à l’érosion du pouvoir d’achat et la fixation des compétences dans le secteur public et, d’autre part, d’enrayer l’exode des praticiens spécialistes vers l’étranger.

Selon certains spécialistes, l’exode des compétences médicales vers l’étranger constitue l’un des plus importants problèmes dont souffre le secteur sanitaire dans notre pays. Ils citent le chiffre de 20 000 médecins à avoir quitté le pays au cours de ces 20 dernières années. Sur les quelque 50 000 médecins spécialistes formés annuellement en Algérie, il n’en reste, aujourd’hui, que 30 000 dans les deux secteurs public et privé. L’hémorragie touchant le corps médical dure depuis des années et se poursuit toujours.

Par ailleurs, le congrès a exprimé sa satisfaction quant à l’engagement du premier responsable du département en faveur d’un dialogue social constructif, et aussi de défendre le projet de statut particulier prenant en compte les propositions du syndicat.

Le SNPSSP qui fait partie de l’intersyndicale dans le cadre de la Coalition nationale des syndicats de la santé continuera à œuvrer en vue d’aller vers une Fédération des syndicats du secteur. Une démarche entérinée par le congrès qui a décerné au président sortant, Dr Yousfi, le titre honorifique de président d’honneur de l’organisation, «pour sa contribution remarquable à la revalorisation du praticien spécialiste de la santé publique».
 

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