Lors d’une sortie d’inspection et de travail, qui l’a notamment conduit au nouveau pôle urbain Ahmed Zabana de Misserghine, le wali d’Oran, Samir Chibani, a tiré à boulets rouges sur la direction d’Oran de l’entreprise AADL, la qualifiant de «société défaillante», tant sa gestion est «chaotique».
Prenant à témoin les caméras et micros qui lui étaient tendus, il fera part à l’opinion publique des centaines de malfaçons, notamment les fuites d’eau finissant par se gaspiller en coulant dans les caniveaux, alors que le citoyen, dans son appartement, éprouve toutes les peines du monde pour voir le précieux liquide couler dans son robinet.
Cela est d’autant plus inacceptable, martèlera le wali, que l’Etat dépense des milliards pour garantir aux citoyens un cadre de vie décent, sans qu’il n’y ait de problèmes d’eau, – qui arrivent dans les cités seulement après un travail de longue haleine. «Vous noterez qu’aujourd’hui, tous les responsables sont là, mis à part ceux de l’AADL», dira-t-il encore, avant de qualifier cette entreprise de «défaillante sur tous les plans… et à plus forte raison quand il s’agit de la gestion».
«Dans cette cité (nldr : Ahmed Zabana), ce sont des milliers de personnes qui y habitent, c’est inacceptable de se comporter avec eux avec cette légèreté.» Hier, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’eau, les autorités locales d’Oran ont décidé de lancer une vaste campagne de nettoyage du pôle urbain Ahmed Zabana de Misserghine, peuplé à ce jour de plus de 40 000 habitants.
Implication effective des organismes d’état
Ce sont une centaine de camions qui ont été mobilisés à cette occasion, pour procéder au ramassage des ordures et autres déchets lourds. Pour le wali d’Oran, Misserghine, qui n’était jadis qu’une petite commune, là voilà à présent, avec l’aménagement du pôle urbain Ahmed Zabana, – qui a commencé à être peuplé graduellement depuis 2019 – une commune importante de la wilaya d’Oran, dont il faut prendre en considération les différents problèmes auxquels elle fait face, et qui n’ont rien à envier à ceux des grandes communes.
En plus d’une implication plus effective des différents organismes étatiques, des actions de nettoyage ponctuelles (à raison d’une fois tous les quinze jours), le wali d’Oran préconise l’aménagement, dans une superficie libre de 38 hectares dont Misserghine est pourvue, d’une sorte de centre d’enfouissement technique à même de régler, une bonne fois pour toutes, les problèmes environnementaux de ce pôle d’habitations.
Mais il dira aussi que l’environnement est d’abord et avant tout une affaire de sensibilisation. «L’environnement n’est pas seulement du ressort du wali ou des responsables, c' est l’affaire de tout le monde», soulignera-t-il enfin.
Oran
De notre bureau A. El Kébir