Plusieurs ONG internationales réclament un véritable cessez-le-feu

25/11/2023 mis à jour: 03:34
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Quelque 200 camions transportant de l’aide pour les populations civiles de Ghaza devaient entrer dans le territoire hier à la faveur de la trêve de quatre jours renouvelable qui a débuté tôt le matin. Juste un répit temporaire après quasiment sept semaines de bombardements intensifs. 

«Trois camions transportaient 150 000 litres de carburant et quatre camions de gaz sont entrés (dans la bande de Ghaza via Rafah), soit 84 tonnes», a déclaré à la presse Waël Abou Omar, directeur de la communication du point de passage de Rafah, côté palestinien. Selon le Qatar, la trêve doit permettre l’entrée d’un «plus grand nombre de convois humanitaires et d’aide, y compris du carburant». Les autorités égyptiennes ont annoncé que 130 000 litres de diesel et quatre camions transportant du gaz seraient amenés chaque jour dans la bande de Ghaza. 

Depuis le début de la guerre, les bombardements ont dévasté le territoire et provoqué une grave crise humanitaire, selon l’ONU, avec notamment le déplacement de plus de 1,7 million des 2,4 millions d’habitants de Ghaza, où l’aide entrait jusque-là au compte-gouttes. «La pause humanitaire» prévue dans l’accord devrait donc permettre l’entrée d’un «plus grand nombre de convois humanitaires et d’aide, y compris du carburant», comme l’a indiqué le Qatar. Quelque 200 à 300 camions d’aide entreront dans Ghaza, dont huit avec du carburant et du gaz, a précisé un cadre du Hamas, Taher Al Nounou.

 Toutefois, cette trêve limitée reste «insuffisante», voire inefficace, pour faire entrer l’aide nécessaire à Ghaza, ont souligné plusieurs ONG internationales, réclamant un véritable cessez-le-feu. «En quatre jours, nous ne pouvons pas apporter de la nourriture et des soins à 2 millions de personnes», a souligné d’un ton amer Danila Zizi, responsable d’Handicap International. Selon l’Unrwa, 160 000 litres de carburant sont nécessaires chaque jour pour assurer «seulement les opérations humanitaires de base». Cette aide est uniquement destinée au sud de la Bande de Ghaza et elle est remise à l’ONU et au Croissant-Rouge. 

 

«Ce n’est certainement pas assez en termes de droits humains» 

Pour plusieurs ONG sur place, la destruction est telle et les besoins humanitaires sont si grands que la trêve annoncée ne suffira pas pour répondre à l’immense besoin de reconstruction. C’est un réel cri du cœur que Médecins sans frontières a lancé. 

Elle raconte à chaque prise de parole médiatique la situation catastrophique sur place, notamment pour les enfants qui ont vécu dans leur chair et leur âme cette épouvantable guerre. Toutes les organisations ont évoqué les difficultés de travailler à Ghaza. En Plus, disent-elles : «Comment peut-on sérieusement imaginer remettre en état de marche Ghaza en seulement quelques jours ? Comment peut-on imaginer soigner, reconstruire, nourrir plus de deux millions de personnes en une poignée d’heures ?» 

Joël Weiler, directeur général de Médecins du monde, ne fait pas dans la nuance. Cette trêve, dira-t-il, «aura zéro impact. On aura quatre jours pour faire rentrer les matériels, être capable de soigner des blessés, d’opérer et quatre jours après, il y aura de nouvelles bombes». «C’est insuffisant et ce n’est certainement pas assez en termes de droits humains», a affirmé le directeur exécutif d’Amnesty International aux Etats-Unis, Paul O’Brien, lors d’une intervention en visioconférence. 

Selon les ONG, le cessez-le-feu et l’ouverture des points d’entrée pour l’acheminement des aides humanitaires doivent être permanents, et ce , pour pouvoir atteindre davantage de zones du territoire palestinien et soulager les populations meurtries depuis le 7 octobre dernier. 

Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la région de la Méditerranée orientale, Ahmed Al Mandhari, a appelé à «un cessez-le-feu permanent» à Ghaza, ajoutant que «les meurtres et les mutilations de civils innocents doivent cesser, y compris les femmes et les enfants», qui constituent plus de la moitié des victimes. «Ces personnes innocentes n’ont pas commis de péché pour mériter ces épreuves qu’elles n’ont pas choisies et qu’aucun esprit ne peut imaginer», a-t-il ajouté. 

Depuis le déclenchement des hostilités, l’entité sioniste a coupé l’approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments, en électricité et en carburant aux 2,3 millions d’habitants de la ville qui souffrent déjà des répercussions du blocus imposé depuis 2007. 

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué que 2,2 millions de personnes, soit la quasi-totalité de la population de la Bande de Ghaza, ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Le programme des Nations unies a ajouté dans un communiqué que «des centaines de milliers de personnes déplacées à Ghaza sont entassées dans des abris et des centres de santé surpeuplés». 

Il a noté que «la forte escalade du conflit à Ghaza a placé l’ensemble de la population dans des conditions désespérées et catastrophiques». «Nous avons besoin (...) d’un accès sûr aux approvisionnements en nourriture et en carburant afin que nous puissions mener nos opérations à l’intérieur de Ghaza le plus rapidement possible», ajoute-t-on de même source. 
 

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