Plus de 5000 morts et 15 000 blessés depuis le début de l’agression : Le massacre de Palestiniens se poursuit à Ghaza

24/10/2023 mis à jour: 06:05
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Le pilonnage incessant, depuis 17 jours, de Ghaza a déjà fait plus de 5100 morts - Photo : D. R.

La situation humanitaire se dégrade de plus en plus à Ghaza. L’aide continue d’arriver au compte-gouttes, suscitant une vive inquiétude de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).

Le massacre de la population de la bande de Ghaza par les forces d’occupation israéliennes s’accentue davantage, avec des bombardements sans précédent dans la nuit de dimanche à lundi, ciblant des ensembles d’habitations et des structures hospitalières. Ce nouveau déluge de feu, qui s’est abattu sur les Ghazaouis, a fait plus de 400 morts.

Le pilonnage incessant depuis 17 jours de la bande de Ghaza a déjà fait plus de 5100 morts et 15 200 blessés. La majorité des Palestiniens tués sont des enfants (2055) et des femmes (1119). Le bilan des pertes humaines risque d’être plus lourd dans les prochains jours, tant la tentation génocidaire est encore fortement présente chez l’occupant.

Ainsi, dans la journée d’hier, les forces d’occupation ont perpétré pas moins de 23 nouveaux massacres, coûtant la vie à 436 personnes dont 182 enfants majoritairement originaires du sud de la bande de Ghaza, a indiqué l’agence palestinienne d’information Wafa.

«Lundi matin, les avions des forces d’occupation israéliennes ont continué de lancer des raids sur de vastes zones de la bande de Ghaza, après une nuit terrifiante considérée comme la plus violente depuis le début de l’agression le 7 octobre dernier», a souligné cette agence de presse qui a fait état de l’assassinat de 23 Palestiniens à Khan Younès. Aussi, 17 personnes ont péri dans des raids ayant ciblé un quartier résidentiel dans une localité au nord de la bande de Ghaza. Les avions des forces d’occupation israéliennes ont également bombardé deux mosquées dans le quartier de Cheikh Radwan.

La barbarie israélienne n’a épargné personne. Ni le personnel de la santé ni les équipes de prise en charge humanitaire relevant des agences de l’ONU présentes sur place. En effet, 57 professionnels de la santé ont été tués et 100 autres blessés depuis le début de l’agression contre Ghaza.

Selon le porte-parole du ministère palestinien de la Santé, Ashraf Al Qudra, 12 hôpitaux et 32 centres de santé sont hors service, à cause des bombardements ou du manque de carburant. Il a également alerté sur le fait que les hôpitaux ont perdu leur capacité de traitement et les équipes médicales soignent les blessés à l’aide de moyens rudimentaires.

Aussi, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré avoir perdu 29 de ses employés, tués dans des raids contre la bande de Ghaza. Dans un communiqué publié sur la plateforme X, l’agence onusienne a précisé que la moitié des victimes étaient des enseignants de l’UNRWA.

Assassinats, arrestations et torture en Cisjordanie

Deux autres Palestiniens ont été tués, hier, dans le camp de Jalazoun, au nord de Ramallah, portant le bilan des morts en Cisjordanie à 95. Un enseignant et son élève ont été blessés lors de tirs des forces d’occupation israéliennes contre une école, au nord-ouest de Naplouse. Selon les déclarations du chef du conseil du village de Burqa, Ziyad Abu Omar, à Wafa, les enseignants et les élèves ont été pris pour cible alors qu’ils quittaient l’école.

Il a également relevé la présence de colons armés à l’entrée ouest de la ville, sur la route reliant les villes de Naplouse et Jénine. Aux assassinats s’ajoute la persécution. Hier encore, les forces d’occupation israéliennes ont mené une vaste campagne d’arrestations ciblant des travailleurs palestiniens à Ramallah, à Hébron, à Bethlahéem ou encore à Jéricho et Jénine.

En tout, 120 Palestiniens ont été jetés en une journée dans les geôles de l’occupant, selon l’agence Wafa. Le gros des arrestations a été opéré dans la localité d’Hébron, portant à plus de 1200 le nombre total de Palestiniens emprisonnés en Cisjordanie depuis le 7 octobre.

Parmi eux, il y a bien des enfants, des femmes et des personnes âgées. D’après un bilan rendu public par la Commission palestinienne en charge des affaires des détenus, quelque 6500 Palestiniens ont été arrêtés depuis de début de l’année en Cisjordanie.

Cette commission a alerté sur de graves dépassements commis contre les détenus. «Les forces d’occupation mettent à profit leur agression en cours contre la bande de Ghaza pour isoler les femmes détenues dans les prisons et pour en abuser sous diverses formes», a dénoncé cette commission dans un communiqué répercuté par l’agence Wafa.

«L’administration pénitentiaire a torturé les détenues, profitant de l’interdiction aux avocats et aux familles de leur rendre visite», a ajouté la même source, faisant état de l’isolement des détenus qui ont rejeté les fausses accusations retenues contre eux dans des chambres «avec des gaz toxiques, sans tenir compte de la présence de mineurs, de femmes âgées, de blessées et de malades».

Aussi, la même commission a dénoncé l’interdiction faite aux détenus de contacter leurs familles, de recevoir la visite de leurs avocats, de manger à la cantine ou de prendre une douche.

Une aide humanitaire insuffisante

Soumise à un siège total depuis le 9 octobre, la bande de Ghaza souffre d’un manque terrible d’eau, de carburant et de nourriture. L’Organisation des Nations unies a déjà alerté sur la situation humanitaire qu’elle a qualifiée de «catastrophique». L’Algérie a envoyé une importante aide humanitaire.

D’autres pays aussi. Mais la trentaine de camions chargés d’aide expédiés vers la bande de Ghaza, à travers le passage de Rafah, sont loin de subvenir aux besoins immenses d’une population meurtrie et privée de tout. Selon l’ONU, il faudrait au moins 100 camions par jour chargés d’aide pour faire face aux besoins les plus urgents des Ghazaouis.

L’ONU a particulièrement insisté sur l’impérieuse nécessite d’acheminer rapidement du carburant, pour éviter l’arrêt des générateurs dans les hôpitaux. De son côté, le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a alerté sur les réserves en carburant à Ghaza qui vont s’épuiser dans trois jours, appelant à l’envoi rapide de ce produit indispensable pour avoir de l’eau et faire fonctionner les hôpitaux bondés de blessés.

«Sans carburant, les enfants, les femmes et les habitants de Ghaza seront encore plus étranglés», a averti le chef de l’UNRWA qui est le principal acteur humanitaire présent sur place. «Sans carburant, nous manquerons à nos obligations envers la population de Ghaza dont les besoins augmentent d’heure en heure, sous notre surveillance», a insisté M. Lazzarini qui estime que «cela ne peut et ne doit pas se produire».

Même le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, réclame plus d’aide et un cessez-le-feu humanitaire. «Qu’est-ce qui est important ? Plus d’aide, plus rapidement», a-t-il déclaré, cité par l’AFP. Il estime lui aussi que les quelques dizaines de camions envoyés à Ghaza à travers l’Egypte demeurent «insuffisants». «Personnellement, je pense qu'une pause humanitaire est nécessaire pour permettre à l’aide humanitaire d’être distribuée», a-t-il précisé.

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