Les prix du pétrole brut étaient en voie de terminer la semaine en hausse, malgré un léger recul plus tôt dans la journée. Les marchés attendent de savoir quelles mesures prendra concrètement le nouveau président américain, Donald Trump, et quelles seront les répercussions sur l’offre de pétrole et sur la courbe des prix de l’or noir.
Les contrats à terme sur le pétrole brut Brent demeuraient plutôt stables hier, évoluant entre 74-75 dollars le baril, tandis que le brut américain (WTI) se négociait au-dessus de 71 dollars le baril. Les indices de référence avaient légèrement baissé jeudi suite à un ouragan dans le golfe du Mexique, ayant affecté de manière significative la production pétrolière et gazière américaine.
Le Brent devrait gagner plus de 2% sur la semaine, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain devrait augmenter de plus de 4%. Après une forte volatilité durant des semaines de cotation, les prix du pétrole avaient repris une courbe ascendante en début de semaine, en réaction à la décision de l’Opep+ de prolonger les réductions volontaires de huit de ses membres, dont l’Algérie, jusqu’à la fin de l’année.
Le secrétariat général de l’OPEP a annoncé, dimanche 3 novembre, que huit pays de l’OPEP+ (l’Arabie Saoudite, la Russie, l’Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman), qui avaient précédemment annoncé des ajustements volontaires supplémentaires en avril et novembre 2023, ont convenu de prolonger d’un mois les ajustements volontaires de production de novembre 2023 de 2,2 millions de barils par jour jusqu’à fin décembre 2024.
En outre, les huit pays ont réitéré, selon un communiqué de l’OPEP, «leur engagement collectif à se conformer pleinement à la Déclaration de coopération, y compris les ajustements volontaires supplémentaires de production qui ont été convenus de suivre par le JMMC, lors de sa 53e réunion tenue le 3 avril 2024, et à compenser pleinement d’ici septembre 2025 les volumes surproduits depuis janvier 2024 conformément aux plans de compensation soumis au secrétariat de l’OPEP».
Les pays ont également «pris note de l’annonce récente faite par l’Irak et de la déclaration conjointe faite par la Russie et le Kazakhstan, dans lesquelles ils ont réaffirmé avec force leur engagement envers l’accord, y compris les ajustements volontaires supplémentaires de la production et leurs calendriers de compensation pour les volumes excédentaires produits depuis janvier 2024», a également souligné l’OPEP dans un communiqué, qui a donné un signal positif au marché, en induisant un gain immédiat de plus de 2 dollars le baril en cours de cotation.
Les prix ont ensuite légèrement progressé en cours de journée jeudi, en raison des mesures attendues sur le front du pétrole de la part de la nouvelle administration Trump.
La réaction initiale du marché pétrolier à l’annonce de la victoire de Trump a été baissière, mais les prix ont ensuite rebondi, «en grande partie en raison des attentes selon lesquelles l’administration Trump allait resserrer les sanctions contre l’Iran et le Venezuela, ce qui aurait des répercussions sur l’offre», selon les analystes. La position «pro-pétrole et gazière» de Trump laisse penser, en outre, selon Oil Price, que son administration encouragerait une production accrue de pétrole et de gaz aux Etats-Unis, ce qui aurait un effet contraire sur les prix.
Certains analystes estiment cependant que les changements dans les politiques fédérales américaines pourraient être moins nombreux et plus modérés.
«Notre point de vue fondamental est que Trump adopte une approche relativement pragmatique de la politique, dans laquelle il choisit soit de ne pas poursuivre des changements politiques plus radicaux, soit d’être retenu par des contraintes institutionnelles ou de l’influence de conseillers politiques plus modérés», a déclaré BMI de Fitch Solutions citée par Reuters.