Alors que sous la place du 1er Novembre, les espaces aménagés ayant coûté des sommes colossales sont boudés, ceux de la place des Martyrs ont besoin d’une grande opération de toilettage.
Plus de dix-huit mois après sa réouverture officielle à l’occasion de la célébration du 61e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, après huit ans de fermeture suite à un important incendie, le souterrain de la place du 1er novembre à Constantine, peine à retrouver son ambiance d’antan, faute d’initiatives sérieuses de la part des autorités locales.
L’on se rappelle que le mercredi 5 juillet 2023, l’inauguration a été célébrée comme un événement phare de l’année, en présence du wali, Abdelkhalek Siouda et des responsables de l’exécutif.
Il faut tout de même reconnaitre que des efforts considérables ont été déployés par l’EPIC de gestion des pompes funèbres pour faire de ce lieu, qui sombrait dans les saletés et les ordures, un véritable joyau pour la ville, après des années d’abandon et des travaux ayant trainé en long et en large.
Ce qui n’a pas manqué aussi d’attirer la curiosité des Constantinois venus découvrir des espaces bien aménagés, et réalisés avec des matériaux nobles, dont le marbre pour le parterre, la faïence pour les murs et une quarantaine de fresques éclairées à l’intérieur illustrant des personnalités, des monuments et des traditions de la ville.
Malheureusement, ce lieu est complètement boudé, alors qu’il est censé attirer aussi bien des touristes nationaux qu’étrangers, afin de donner une nouvelle image pour la ville, mais aussi servir de passage pour les piétons, surtout qu’il est équipé de caméras de surveillance, d’un système d’alarme et un système anti-incendie, ce qui permettra de mettre fin à l’anarchie indescriptible qui règne sur la place du 1er Novembre.
Une situation qualifiée de véritable gâchis, surtout que des sommes considérables ont été dépensées également pour aménager des locaux commerciaux, qui resteront vides. Les conditions imposées par l’APC pour la reprise des activités ont finalement dissuadé les anciens locataires.
C’est un statu quo qui perdure dans un lieu que les autorités peinent à redynamiser, même en voulant imposer aux piétons de l’emprunter, en ayant recours à la fermeture des accès vers la route à partir des trottoirs, par l’installation de barrières métalliques, comme cela a été fait au mois de juillet 2024. Une initiative abandonnée après avoir récolté des commentaires très critiques de la part des citoyens sur les réseaux sociaux.
Une situation déplorable
La situation dans laquelle se trouvent actuellement les passages souterrains de la ville de Constantine devra inciter les autorités de la wilaya à agir en urgence pour en remédier surtout au niveau de la place des Martyrs où l’état des lieux est qualifié de dégueulasse.
«On ne comprend pas pourquoi ce passage est complètement délaissé, contrairement à d’autres endroits qui ont bénéficié de travaux d’aménagement et de nettoyage à l’instar de ce qui a été réalisé à la place Ahmed Bey, la fameuse cascade située en face du secteur urbain de Sidi Rached, et à place se trouvant au-dessus du marché Boumezzou, et récemment les escaliers de Bardo, mais rien n’a été fait au souterrain de la place des Martyrs qui a été oublié, même les opérations de nettoyage ne se font jamais», déplorent des citoyens outrés.
Pour s’en rendre compte de cet état désolant, il suffit de faire un tour du côté de l’accès situé devant l’entrée principale du Palais de la culture Mohamed Laïd Al Khalifa, mais aussi au niveau de la rue Kitouni, en bas de la rue Abane Ramdane et l’entrée située en face de l’hôtel Cirta.
«On ne peut même pas traverser les lieux avec des gens étrangers ; on a vraiment honte; comment voulez-vous que les piétons empruntent des passages transformés en urinoirs où les mauvaises odeurs règnent partout», regrettent des Constantinois. «Avant de penser sérieusement à redynamiser les lieux pour y organiser des activités commerciales, il faudra d’abord commencer par organiser une grande opération de toilettages», concluent-ils.