Le projet de loi sur le partenariat public-privé (PPP), en cours de finalisation, devrait stimuler l’investissement, particulièrement dans les infrastructures de base. C’est le cas pour les routes, les ports, le rail, les hôpitaux et les services publics.
«La nouvelle loi en préparation vise à combler un vide juridique et à permettre au secteur économique dans son ensemble de participer pleinement aux grands projets d’infrastructures», a souligné à ce sujet le directeur général de la Caisse nationale d’équipement pour le développement (CNED), Salim Telidji. Et ce, lors d’une rencontre organisée vendredi par l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), sous le thème : «Le rôle de l’entreprise dans l’émergence de l’économie algérienne».
Autre objectif assigné à cette loi : «Clarifier le champ d’application du PPP, établir un cadre organisationnel et institutionnel, et définir de manière précise les procédures d’attribution des contrats ainsi que les modalités de rémunération».
Repris par l’APS, le DG de la CNED a également rappelé que l’Algérie a déjà adopté ce modèle pour certaines infrastructures socio-économiques dans les années 2000. Mais c’était dans le cadre de lois sectorielles, en l’absence d’un cadre juridique approprié.
Détaillant les avantages du PPP, M. Telidji a souligné que ce modèle permet de soulager le budget de l’Etat, en mobilisant des financements privés pour des projets publics, tout en améliorant la gestion de ces projets et en favorisant l’outil national de réalisation. «De nombreux pays dans le monde utilisent ce modèle pour faire émerger des champions nationaux», a-t-il insisté.
Et d’ajouter que l’Algérie dispose d’un grand nombre de sociétés dans divers secteurs susceptibles de tirer parti du PPP, une fois qu’un cadre juridique sera mis en place. Les intervenants à l’occasion de cette rencontre ont à l’unanimité mis en évidence l’importance «cruciale» du PPP comme mode de financement et de gestion des grands projets d’infrastructures socio-économiques. Le PPP, en plus d’ alléger le budget de l’Etat, est également appelé à favoriser l’émergence de sociétés «championnes» dans ce secteur, ont souligné des responsables et des experts. Boubekeur Aït Abdellah, expert en infrastructures et logistique, également cité par l’APS, a, dans ce cadre, souligné que le projet de loi sur le PPP «apportera une sécurité juridique, notamment pour le secteur privé, en encadrant cette activité et en clarifiant les concepts».
Il a insisté sur l’importance de mener des actions de communication pour vulgariser ce mode de gestion de projets, notamment auprès des opérateurs économiques publics et privés, tout en appelant à l’élaboration de guides de bonnes pratiques «à mettre à la disposition des gestionnaires, afin de rendre les notions du PPP accessibles».
Dans le cadre du PPP, faut-il le noter, une entreprise privée est chargée de financer, concevoir, construire, exploiter et entretenir une infrastructure en échange d’une rémunération, généralement sur une longue période, à la demande de l’Etat.
Bien que l’Etat reste propriétaire de l’ouvrage, il délègue sa gestion et son exploitation à un acteur privé pour une durée déterminée, pouvant aller jusqu’à 30 ans. Pour sa part, le président de l’UNEP, Charaf Eddine Amara, a affirmé que 2025 représente une «année décisive» pour l’Algérie, marquée par une «accélération économique» visant à atteindre un PIB de 400 milliards de dollars d’ici 2027.
Il a également souligné la contribution de l’UNEP, fondée il y a 35 ans, en tant que «force de proposition» dans la sphère socioéconomique nationale. M. Amara a rappelé, à cet égard, la création d’un think tank au sein de l’UNEP, un espace de réflexion animé par des experts, chercheurs et managers nationaux, dont les travaux serviront à formuler des propositions économiques concrètes. Samira Imadalou