Ouverture aujourd’hui à Alger des travaux du 7e Sommet du GECF : Défendre l’intérêt commun et sécuriser l’avenir du Gaz

29/02/2024 mis à jour: 03:12
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Photo : D. R.

Le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, souligne que la coopération entre les pays producteurs sera parmi les principaux dossiers inscrits à l’ordre du jour du Sommet du GECF. Les discussions porteront sur l’examen des mécanismes d’application de cette coopération «afin de garantir la sécurité énergétique mondiale tout en soulignant l’importance de sécuriser l’offre et la demande et de servir l’intérêt commun à travers des contrats commerciaux à long terme, en sus de renforcer l’effort commun en matière d’investissement et de financement des projets à l’avenir», a-t-il assuré dans un entretien accordé récemment à l’agence qatarie QNA.

Aujourd’hui s’ouvrent, à Alger, les travaux du 7e Sommet des pays exportateurs de gaz GECF, dans un contexte mondial marqué par des bouleversements géopolitiques majeurs et un marché du gaz soumis à des pressions intenses. Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a qualifié à juste titre cet événement de «Sommet des grands défis».

En effet, l’avenir du gaz se dessine aujourd’hui et les pays producteurs sont tenus d’accorder leurs visions et leurs stratégies dans l’objectif de garantir une place de choix pour le gaz dans le bouquet énergétique du futur.

Intervenant après la Conférence de la Cop28 et sous la pression d’accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le Sommet du GECF est plus que jamais un cadre de défense du gaz naturel comme «un élément essentiel de la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies, une garantie de la stabilité des marchés du gaz et de prise en compte de la sécurité, de l’accessibilité financière et de la durabilité de l’énergie».

Dans un entretien accordé récemment à l’agence qatarie QNA, Mohamed Arkab a souligné que «la coopération commune entre les pays producteurs sera parmi les principaux dossiers inscrits à l’ordre du jour du Sommet».

Les discussions porteront sur l’examen des mécanismes d’application de cette coopération «afin de garantir la sécurité énergétique mondiale, tout en soulignant l’importance de sécuriser l’offre et la demande et de servir l’intérêt commun à travers des contrats commerciaux à long terme, en sus de renforcer l’effort commun en matière d’investissement et de financement des projets à l’avenir», assure le ministre de l’Energie et des Mines.

Le GNL a encore de l’avenir, puisque la part de cette énergie dans les échanges gaziers, qui est de 30% aujourd’hui, passera à 48% en 2040 et à 59% en 2050. Le rôle du GNL, souligne-t-on, pas seulement comme énergie de transition mais aussi comme énergie d’avenir est primordial et il faut le défendre sur le marché énergétique.

Le gaz, une énergie d’avenir

Au lieu de céder aux appétits de gains immédiats, les pays exportateurs de gaz sont donc appelés à s’unir autour d’une même stratégie de développement commun. «Les transformations structurelles pourraient soit aiguiser les rivalités et donc la compétition entre pays producteurs, cela au profit des pays acheteurs et de leurs compagnies énergétiques, soit, bien au contraire, renforcer la solidarité entre ces derniers en valorisant les convergences et les synergies et créer les conditions de partenariats stratégiques.

Les grandes lignes affichées par le GECF, soit mieux valoriser le gaz, défendre et élargir ses débouchés dans une perspective de développement durable, sont à leur place et mettent au défi le GECF de maîtriser la complexité des transformations en cours et réunir les pays exportateurs pour en tirer avantage.

La conférence d’Alger devra conduire à des conclusions et actions visionnaires, innovantes et en même temps pragmatiques», estime Mourad Preure, expert en énergie dans un entretien accordé cette semaine à El Watan.

Le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, souligne d’ailleurs, dans sa déclaration à QNA, ce risque de division qui pourrait nuire aux intérêts des pays du GECF. Il s’agit, dit-il, de «prémunir les marchés mondiaux du gaz contre toute intervention ou cadre réglementaire qui pourrait favoriser l’intérêt d’une partie au détriment de l’autre, ce qui pourrait nuire à moyen et à long termes à la stabilité, à l’équilibre et à la sécurité des marchés».

Ceci en appelant à «rapprocher les vues des pays membres concernant les défis et les multiples opportunités auxquels est confrontée l’industrie gazière».  Aujourd’hui débutera la réunion du groupe de travail ad hoc de haut niveau qui sera suivie vendredi par la réunion ministres des pays membres du GECF. Le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres se tiendra samedi et sera sanctionné par la déclaration d’Alger.

La demande mondiale en GNL devrait augmenter de 3% en 2024

L’expert en industrie gazière au sein de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP), Wael Hamed Abdel Moati, a prévu une croissance de la demande mondiale en gaz naturel à raison de 2 à 3% pour l’année en cours, soutenue par la hausse de la demande européenne et asiatique, ce qui encourage les pays producteurs à poursuivre leurs investissements dans le souci de satisfaire ces besoins.

La reprise de la demande intervient à la suite d’une baisse historique en 2022, provoquée par une flambée des prix ayant impacté la demande sur cette matière dans le secteur industriel, outre l’incapacité des consommateurs à supporter les coûts élevés, selon le même expert.

Les prix du gaz ont considérablement baissé au cours de l’année dernière par rapport à leur pic historique en 2022, avec une baisse moyenne de 55 à 60% sur une base annuelle à travers les différents marchés mondiaux. Il s’agit, pour l’expert de l’OPAEP, d’un indicateur positif et un stimulateur pour la reprise de la demande sur le gaz dans différents secteurs, ainsi que pour le renforcement de sa compétitivité par rapport à d’autres sources d’énergie.

Et d’ajouter que la «croissance de la demande sur le gaz au niveau des marchés mondiaux, outre son importance pour le mix énergétique incite les pays producteurs à poursuivre l’investissement dans le développement des champs gaziers afin de maintenir les niveaux de production et de satisfaire cette demande, ce qui assure la sécurité énergétique pour les deux parties, à savoir le producteur et l’importateur», explique Hamed Abdel Moati dans une déclaration à l’APS.

A cet égard, l’expert de L’OPAEP a souligné que l’année 2023 avait connu «une activité notable de la part des pays consommateurs en termes de conclusion de nouveaux contrats de vente et d’achat avec les pays producteurs afin d’assurer leurs approvisionnements en gaz dans l’avenir», et ce, pour éviter toute éventuelle crise semblable à la crise énergétique européenne, qui a débuté en 2021 et s’est aggravée en 2022. A. Z.

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