Un hommage sera rendu aujourd’hui à Djoher Amhis-Ouksel, éducatrice et essayiste de renom, chez elle, à Ath Yenni (Tizi Ouzou).
L’infatigable Lounis Aït Aoudia est à l’origine de l’événement qui se déroulera au centre culturel de la commune. Président de l’association cultuelle Les Amis de la rampe Louni Arezki (ex-rampe Valée), M. Aït Aoudia s’est démené depuis plusieurs mois pour réunir les bonnes volontés.
A son association se sont joints d’autres partenaires : l’APC d’Ath Yenni et Casbah Editions. «L’association Les Amis de la rampe Louni Arezki Casbah et l’APC d’Ath Yenni de la wilaya de Tiz Ouzou organiseront conjointement, avec la collaboration de l’éditeur de référence Casbah-Edition, le samedi 21 décembre à partir de 10 heures au centre culturel de la commune, un hommage de reconnaissance et de gratitude à l’endroit de la doyenne des écrivains algériens francophones, la professeure, éminente éducatrice et pédagogue de renom Djoher Amhis-Ouksel, à l’orée de ses 97 années», souligne M. Aït Aoudia.
Des activités sont prévues à l’occasion de cet événement qui ne manquera pas d’attirer la population locale et même au-delà. «L’événement culturel verra la projection d’un captivant film documentaire mémoriel du réalisateur émérite Malek Amirouche [Djoher Amhis, une femme d’exception, ndlr], ce qui permettra de revisiter le prodigieux parcours de celle-ci en legs générationnel essentiellement orienté en direction de la jeunesse», précise M. Aït Aoudia, expliquant que l’«heureuse circonstance» permettra «un ressourcement à dessein de partager ensemble un moment chaleureux de retrouvailles et de convivialité culturelles et patrimoniales».
Longue carrière
Née à Ath Yenni en 1928, Djoher Amhis est admise à la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945) à l’Ecole normale de Miliana. Elle poursuit une longue carrière à l’éducation (professeure des écoles à Thénia, professeure de lettes au lycée de Médéa). Nommée inspectrice de l’éducation nationale en 1968, elle prend sa retraite de l’enseignement en 1982.
Elle se consacre depuis à l’écriture en menant un formidable travail de défraîchissement à travers la présentation et l’analyse de certaines œuvres classiques de la littérature algérienne dans la collection «Empreintes» de Casbah. Elle commencera par une œuvre inconnue, celle de Malek Ouary : Le Grain dans la meule (2006).
Suivront d’autres essais sur Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Mohammed Dib, Taous Amrouche, Benhadouga, Tahar Djaout, Rachid Mimouni et Assia Djebar. Elle a également réuni les textes de son défunt mari Belkhir Amhis, sous le titre Pour un enseignement définitivement et spécifiquement algérien.
Edité par le Haut-Commissariat à l’amazighité en deux volumes, la publication est un recueil de textes de pédagogues de la langue amazighe qui résume le travail de réflexion de Belkhir Amhis disparu en mars 2005.
En hommage à son travail exigeant, Djoher-Amhis a reçu deux prix : Prix Mahfoud- Boucebci 2012 et Prix de la fondation Nedjma 2013.