L’Opep estime qu’au cas où les décideurs politiques adoptent une approche équilibrée vers le zéro émission nette, la prochaine décennie permettra non seulement de réduire considérablement les émissions à effet de serre, mais garantira également un avenir énergétique stable et sûr pour tous.
Dans un article intitulé «Zéro émission nette : entre battage médiatique et réalité», publié sur le site internet de l’Organisation, Haitham Al Ghais, secrétaire général de l’OPEP, souligne que «les récits trop simplistes présentant les énergies renouvelables comme ‘‘bonnes’’ et les hydrocarbures comme ‘‘mauvais’’, au nom du zéro net, soulignent pourquoi les données et les prévisions du monde réel – et non l’idéologie – devraient guider l’élaboration des politiques, y compris en ce qui concerne le zéro net et les futures trajectoires énergétiques».
Cela ne signifie pas, précise Haitham Al Ghais, que «l’OPEP ne soutient pas la réduction des émissions, loin de là». En fait, le Financial Times a récemment rapporté que «le Moyen-Orient est désormais le marché des énergies renouvelables qui connaît la croissance la plus rapide en dehors de la Chine, avec en tête Masdar aux Emirats arabes unis, Acwa Power en Arabie Saoudite et d’autres pays de l’OPEP. Il est également vrai que ces efforts complètent, plutôt qu’ils ne contredisent, les contributions vitales des pays membres de l’OPEP et de leurs compagnies pétrolières nationales au maintien de la sécurité énergétique, de l’accessibilité financière et de la réduction des émissions».
L’OPEP, poursuit le SG de l’Organisation, «reconnaît que pour répondre aux défis énergétiques mondiaux actuels et futurs, il faut investir massivement dans tous les combustibles et toutes les technologies. A cet égard, nos pays membres démontrent qu’il est possible d’être des leaders dans le domaine des énergies renouvelables et des pôles de développement technologique tout en produisant le pétrole dont le monde a besoin aujourd’hui et à long terme».
En fin de compte, ajoute Haitham Al Ghais, «le discours sur la neutralité carbone ne doit pas nécessairement être vague ou incertain, mais il ne peut pas non plus se permettre d’ignorer toutes les données et tendances du monde réel». Pour le SG de l’Opep «le zéro émission nette n’existe pas dans le vide. Il existe dans un monde où nous prévoyons que la demande mondiale de pétrole dépassera 104 mb/j ce trimestre – un nouveau record – dans un contexte de croissance attendue de 1,4 mb/j en 2025».
«Le discours sur la neutralité carbone…»
Il existe dans un monde où la consommation mondiale de gaz naturel a atteint «un niveau record» en 2024, selon l’AIE, et il existe dans un monde où la même agence, bien qu’elle ait prédit un pic de la demande de charbon en 2014, a récemment annoncé une consommation record de charbon de 8,7 milliards de tonnes en 2024.
De plus, d’ici 2050, nous prévoyons que la demande énergétique mondiale augmentera de 24%, que l’économie mondiale doublera de taille et que la population mondiale atteindra 9,7 milliards d’habitants.
L’OPEP estime que le marché pétrolier pourrait connaître un énorme déficit de 23 millions de barils par jour (mb/j) d’ici 2030, si les investissements dans l’industrie mondiale en amont cessaient aujourd’hui.
La volatilité qui en résulterait entraverait gravement des secteurs clés comme les transports, les services d’urgence, la construction, l’industrie manufacturière, la production alimentaire, la santé et les infrastructures. Le responsable de l’Organisation souligne en outre qu’«il est encourageant de constater que ces dernières années, les décideurs politiques ont de nouveau reconnu la nécessité d’assurer à la fois la sécurité énergétique et la réduction des émissions. Cependant, notre avenir énergétique exige encore beaucoup de pragmatisme.
Cela signifie investir dans les énergies renouvelables et les technologies tout en reconnaissant et en préservant le rôle vital des hydrocarbures dans le soutien des secteurs clés et des moyens de subsistance dans le monde entier».
Neutralité carbone ?
En climatologie et en matière de politique climatique, la neutralité carbone est un état d’équilibre à l’échelle mondiale entre les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine et leur retrait de l’atmosphère par l’homme ou de son fait. La différence entre les gaz émis et extraits étant alors égale à zéro, la neutralité carbone est également désignée par l’expression «zéro émissions nettes» (ZEN) ou encore «zéro net» (en anglais net zero). Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, atteindre la neutralité carbone au niveau mondial avant 2050 est présenté par de nombreuses institutions (GIEC, CCNUCC, etc.) comme une nécessité pour limiter la hausse des températures à +2 °C, voire +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Cela constitue un des objectifs majeurs de l’Accord de Paris de 2015, qui a été le premier accord international à utiliser le concept forgé en 2005. Dans l’intervalle, l’objectif de neutralité carbone a été décliné à l’échelle de pays, et de manière plus controversée, de territoires, de villes, d’entreprises, de produits ou d’événements, en faisant le plus souvent appel, en partie ou exclusivement, à des mécanismes de compensation carbone relevant souvent de l’éco-blanchiment. De ce fait, la neutralité carbone a pu être confondue pendant un temps, à des fins de communication et de marketing, avec la compensation carbone.(source : wikipédia)