La Russie a été accusée de vouloir faire dérailler les négociations sur le nucléaire iranien après avoir réclamé, le 5 mars, des garanties américaines que sa coopération future avec l’Iran dans le domaine du nucléaire civil ne serait pas affectée par les sanctions adoptées à cause de l’offensive russe contre l’Ukraine.
La Russie a assuré hier avoir reçu de Washington la garantie que les sanctions la visant à cause de l’Ukraine ne concerneront pas sa coopération avec Téhéran, rapporte l’AFP citant la diplomatie russe. «Nous avons obtenu des garanties écrites. Elles ont été inclues aux accords de relance du Plan d’action global commun sur le programme nucléaire iranien», a déclaré le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, au côté de son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian.
Selon lui, la future coopération nucléaire russo-iranienne est assurée, «en particulier en ce qui concerne (…) la centrale nucléaire de Bouchehr». «Les Américains cherchent tous les jours à dire que nous freinons l’accord (sur le nucléaire iranien), mais c’est un mensonge», a-t-il indiqué, «l’accord n’est pas approuvé définitivement dans plusieurs capitales, mais la capitale russe, Moscou, n’est pas l’une d’entre elles».
Pour le chef de la diplomatie russe, on est désormais dans la «dernière ligne droite», bien que la signature d’un compromis soit apparue imminente à plusieurs reprises ces dernières semaines. La Russie a été accusée de vouloir faire dérailler les négociations sur le nucléaire iranien après avoir réclamé le 5 mars des garanties américaines que sa coopération future avec l’Iran dans le domaine du nucléaire civil ne serait pas affectée par les sanctions adoptées à cause de l’offensive russe contre l’Ukraine.
«Parvenir à un accord solide»
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères iranien a déclaré, au cours de la même conférence de presse, qu’il n’y a pas de rapport entre «ce qui se passe en Ukraine (...) et les pourparlers de Vienne» sur le nucléaire iranien. «(…) La Russie, comme elle l’a fait ces dernières années, jouant un rôle positif dans ces pourparlers afin de parvenir à un accord solide, sera aux côtés de l’Iran», a-t-il déclaré. «La partie américaine doit réduire ses exigences excessives pour que nous puissions parvenir à un accord», a-t-il ajouté.
Des efforts sont en cours pour sauver l’accord de 2015 qui a été conclu par l’Iran d’un côté et par les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Allemagne de l’autre. Il s’agit d’empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, une intention qu’a toujours niée ce pays, en lui donnant le droit au nucléaire civil.
L’accord a permis la levée de sanctions économiques internationales imposées à Téhéran, en échange de strictes limites fixées à son programme nucléaire. Mais les Etats-Unis s’en sont retirés en 2018 sous la présidence de Donald Trump et ont rétabli les mesures punitives qui asphyxient l’économie iranienne.
En réponse, Téhéran s’est largement affranchi des restrictions sur ses activités nucléaires. Une fois à la Maison-Blanche, le démocrate Joe Biden a souhaité revenir dans l’accord, mais les négociations indirectes ont été difficiles.